La moitié des diagnostics d’infection VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. est tardive, avec un compte de CD4 à moins de 350 par mm3. Pour améliorer la prise en charge, il faudrait désormais arriver à dépister plus tôt. Suite aux recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), 5,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées en 2011, soit une augmentation de 4% par rapport à 2010. Une augmentation trop récente pour permettre de réaliser des diagnostics plus précoces (Pas d’accroissement du nombre de sérologies positives pour le moment.)
Les personnes diagnostiquées précocement sont le plus souvent jeunes, nées en France, contaminées par un rapport homosexuel, alors que les personnes diagnostiquées très tardivement sont souvent plus âgées, nées en Afrique subsaharienne et contaminées lors de rapports hétérosexuels.
Concernant les dépistages tardifs, le pays a connu 800 diagnostics de sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. chez des personnes qui ignoraient leur séropositivité (soit 13%), tandis que 10% ont découvert leur séropositivité durant la primo-infectionPrimo-infection Premier contact d’un agent infectieux avec un organisme vivant. La primo-infection est un moment clé du diagnostic et de la prévention car les charges virales VIH observées durant cette période sont extrêmement élevées. C’est une période où la personne infectée par le VIH est très contaminante. Historiquement il a été démontré que ce qui a contribué, dans les années 80, à l’épidémie VIH dans certaines grandes villes américaines comme San Francisco, c’est non seulement les pratiques à risques mais aussi le fait que de nombreuses personnes se trouvaient au même moment au stade de primo-infection. (une proportion qui monte à 20% chez les HSH).
HSH
En ce qui concerne les modes de contamination, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont 2.400 à avoir découvert leur séropositivité en 2011, une proportion élevée (40% des dépistages positifs) qui ne diminue pas. Les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. constituent donc la population la plus exposée en France. La stabilité du nombre de nouveaux diagnostics est-elle temporaire, ou annonce-t-elle un renversement de tendance, réponse l’année prochaine.
L’incidence de l’infection VIH est 200 fois plus élevée chez les HSH. L’étude Prévagay, réalisée parmi les HSH fréquentant les lieux de convivialité gay parisiens évalue cette incidence à 3,8%, avec une prévalence de 18%. Les études d’autres pays rapportent des estimations d’incidence proches pour les populations d’HSH avec une moyenne de 2,5%.
Avec un niveau d’exposition aussi élevé, une incidence aussi forte (au niveau des zones les plus atteintes d’Afrique du Sud par exemple) et des rapports à haut risque de transmission, comme les rapports anaux, le dépistage ne peut pas être un moyen de sérotriage en dehors des relations entre partenaires réguliers.
Majoritairement nés en France, ces hommes étaient âgés de 37 ans en moyenne. Un tiers a effectué le test de dépistage suite à des signes cliniques d’infection et un tiers suite à une exposition au VIH. Près de 40% d’entre eux ont été diagnostiqués par un médecin de ville.
Hétérosexuels
Les chiffres liés aux hétérosexuels nés en France restent stables, tandis que ceux concernant les femmes hétérosexuelles nées à l’étranger sont en baisse depuis 2004. En 2011, il y a donc eu 3500 découvertes de séropositivité chez les hétérosexuels: 2400 nés à l’étranger (dont une majorité de femmes, 1400) et 1100 nés en France (donc une majorité d’hommes, 600).
39% des hommes hétérosexuels avaient moins de 200 CD4 lorsqu’ils ont découvert leur séropositivité.
Les usagers de drogues représentent 1% des découvertes (85 personnes), et on observe qu’une importante proportion de cette population est née à l’étranger, en Europe (au Portugal, notamment) et en Afrique du Nord.
Enfin, le sida ne représente plus qu’un quart des causes de décès des patients infectés par le VIH en France, sauf en Outre-mer où cette proportion reste de 36%. Les patients décédant désormais de causes diverses quand leur infection est contrôlée, une prise en charge multidisciplinaire et en particulier en ce qui concerne les cancers, apparait indispensable.
A consulter
> Journée mondiale de lutte contre le sida : données épidémiologiques sur l’infection à VIH et les IST en France, InVS. Chiffres complémentaires et BEH à télécharger.
> Mise à jour 05/12/12 : Corrections et précisions.