La sécurité alimentaire est un important déterminant de santé. Elle existe lorsque toutes les personnes ont, à tout moment, un accès économique et physique à une alimentation suffisante et équilibrée afin de satisfaire leurs besoins énergétiques. Chez les personnes vivant avec le VIH (PvVIH), un bon état nutritionnel est essentiel au maintien d’une fonction immunitaire correcte et d’une bonne santé. Or la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les PvVIH dans un pays industrialisé comme le Canada va de 49 à 71% selon les études.
L’insécurité alimentaire est significativement associée à une charge virale plus élevée, un taux de lymphocytes T CD4+ plus bas, un risque de décès prématuré ainsi qu’à une fréquence plus grande de rapports sexuels non protégés. Elle est également un obstacle à l’accès aux soins de santé. Chez les PvVIH, les facteurs qui prédisposent à l’insécurité alimentaire et à ses conséquences entraînent selon Weiser un cercle vicieux, entretenu par « des processus nutrionnels, mentaux et comportementaux« . Les déterminants de santé agissant aux niveaux ecologiques, économiques et sociaux contextualisent et renforcent ce lien.
Plusieurs types de populations sont particulièrement menacés par ce phénomène: les groupes ethniques; les femmes, notamment celles en situation de monoparentalité et ayant des enfants à charge; les personnes de plus de cinquante ans chez lesquelles peuvent s’ajouter des facteurs aggravant l’insécurité alimentaire comme l’isolement social et/ou une mobilité réduite.
Les politiques visant à réduire l’impact des inégalités sociales sur la santé ainsi que des stratégies communautaires d’accès aux aliments pourraient être les mesures les plus efficaces pour diminuer l’insécurité alimentaire chez les PvVIH.
> Le VIH/sida et la sécurité alimentaire dans les pays riches en ressources (pdf, 247Ko) / J. Slater, CCNMI (Centre de Collaboration Nationale des Maladies Infectieuses), Canada. – Note mauve (La), janvier 2012, n° 35. – 8 p.