97 femmes ont répondu au questionnaire en ligne, âgées de 20 à 65 ans. Une sur dix a entre 20 et 24 ans, une sur cinq entre 40 et 44 ans. En moyenne, ces femmes ont appris leur séropositivité il y a onze ans et les trois quarts sont sous traitement et ce, depuis neuf ans en moyenne.
Pour sept femmes sur dix, leur vie sexuelle est moins satisfaisante qu’avant l’annonce de leur séroposivité mais une femme sur dix déclare avoir aujourd’hui une vie sexuelle plus satisfaisante qu’avant la découverte de sa séropositivité.
La moitié des FVVIH a une vie sexuelle peu ou pas active
Plus d’une femme sur cinq n’a pas eu de rapport sexuel au cours des douze derniers mois (deux fois plus que les femmes en population générale); trois sur dix déclarent n’avoir eu que de rares rapports au cours de cette même période. La moitié des participantes a donc une vie sexuelle peu ou pas active. Cette donnée concerne quatre femmes sur dix entre 20 et 39 ans, six sur dix entre 40 et 49 ans, huit sur dix après 50 ans.
Plus de la moitié des femmes sexuellement inactives recherche un partenaire régulier. Un tiers des femmes ayant eu des rapports au cours de l’année écoulée n’a pas de partenaire régulier alors que près de 90% d’entre elles le souhaiteraient.
La moitié des FVVIH évoquent une absence de désir, deux femmes sur cinq une sécheresse vaginale, trois sur dix l’abence de plaisir et d’orgasme ainsi que l’existence de douleurs.
Depuis l’annonce de leur séropositivité, près des deux tiers des femmes déclarent que leurs pratiques ont changé: moins de pénétrations, plus de masturbations. Neuf FVVIH sur dix protègent les pénétrations vaginales. Dans le cadre d’un couple, les pratiques sexuelles sont moins protégées que parmi les femmes célibataires.
Plus des deux tiers des FVVIH estiment avoir ou avoir eu des difficultés à rencontrer un partenaire du fait de leur séropositivité. Les trois quarts des femmes célibataires ont peur de contaminer un partenaire contre un peu moins de la moitié des femmes en couple. Dans le cadre du couple, près des trois quarts des femmes informent leur partenaire et celles qui craignent le moins de contaminer celui-ci sont celles dont le partenaire connaît la situation. Quatre femmes sur cinq ayant un partenaire régulier indiquent que celui-ci n’est pas le même qu’avant la découverte de leur séropositivité.
Pas d’interlocuteur pour répondre à ces femmes
La majorité des femmes ne parlent pas de leur sexualité en consultation médicale, ni avec le médecin généraliste, ni avec le gynécologue, ni avec le spécialiste VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. Trois participantes sur cinq expriment leur envie de consulter un sexologue mais, si le médecin VIH manque de compétences en sexologie, le sexologue manque de compétences VIH.
Aucun interlocuteur ne semble réellement à même de répondre aux demandes spécifiques des femmes vivant avec le VIH qui se retrouvent seules face à leurs difficultés.
Référence
> Impact du VIH sur la sexualité des femmes vivant avec le virus (PDF, 476 Ko) / E. de Carvalho, M. Coudray, SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. Info Service, France. – Novembre 2009. – 10 p.