Voilà une CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 1Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections qui fleure bon le sirop d’érable et la francophonie, et que l’on n’est pas prêt d’oublier. Pourtant à la case « oubli », précisément, les nord-américains du Comité d’organisation ont simplement oublié, lors de la séance d’ouverture, un certain prix Nobel de Médecine attribué à la lutte contre … le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. en 2008. Alors même que François Barré-Sinoussi était sur place. Et ce ne sont pas les quelques mots en français, de John Mellors, chair de la CROI 2009, qui feront oublier ce silence.
Terre québécoise ou pas, la CROI reste une grande machine : plusieurs milliers de participants, 7 800 auteurs, 1 800 abstracts soumis (52% de taux de sélection), 32 % des congressistes venus d’Europe et 8 % seulement d’Afrique. C’est dispendieux2Cher, dit-on ici. Depuis trois éditions, les organisateurs imposent néanmoins une session sur les pays du Sud, cette année centrée sur les traitements de deuxième ligne en Afrique. Une session africaine totalement anglophone (Afrique du Sud, Kenya, Zambie, Ouganda par exemple). Et puis il y eut en ouverture la très émouvante performance musicale de Oliver Mtukudzi, venu avec son groupe activiste du Zimbabwe.
Mauvaise nouvelles et grandes annonces
Une séance d’ouverture qui comme chaque année tient sont lot de mauvaises nouvelles : une modélisation qui fixe à 73,4 ans de traitement le temps de l’éradication et une «intensification» des traitements qui porte mal son nom puisque toutes les tentatives se sont avérées vaines avec les molécules actuelles sur la virémie résiduelle. Et puis qui dit «opening session» dit «scoop». Pour cette 16éme CROI, c’est l’IPP ! Comprenez l’Instantaneous Inhibitory Potential, défendu par Robert Siliciano. Une échelle innovante qui met virologue et pharmacologue dos à dos et reclasse tous les antirétroviraux disponibles sans que l’on sache, pour l’heure, l’impact clinique du dit-score.
Il est certaines sessions dont l’effet-mode semble avoir clairement primé sur la nouveauté scientifique telles que les sessions, tant attendues, sur les nouveaux outils de réduction des risques sexuels. Il faudra visiblement attendre San Francisco 2010 pour que la question de la réduction des risques chez les homosexuels (PrEP3Prophylaxie préexposition. notamment) soit abordée à ce niveau là de visibilité. Même si la CROI 2008 avait déjà abordé la question des adaptations comportementales au risque sexuel par les gays (serosorting, anéjaculation, seropositionning, etc.)
Apprendre des échecs
Enfin à la lecture du programme les grands essais thérapeutiques randomisés ont été boutés en posters. À l’exception des résultats négatifs de l’utilisation de l’interleukine 2 qui devraient signé le glas de ce produit et un essai de switch du lopinavir par la raltegravir qui apparait en première lecture comme un échec.
Reste une session pour le moins rare, car consacrée aux «Learning from negative trials»4«Apprendre des mauvais résultats». Tout un programme !