La prévention des pratiques à risques chez les gays

La prévention chez les gays/HSH est une priorité absolue du plan national de lutte contre le sida et les IST 2010-2014. Un récent numéro spécial du Lancet (juillet 2012) et une session entière de la dernière conférence internationale, à Washington, ont mis l’accent sur les hauts niveaux de prévalence du VIH chez les gays, sur le déficit d’efficacité de la prévention et sur les « nouvelles prises de risques » liées notamment aux usages de drogues dans un contexte de pratiques sexuelles elles-mêmes à risques.

L’expérience d’un centre de santé sexuelle parisien

Depuis environ trois ans, les consommations de méphédrone et de ses dérivés sont en pleine expansion. Elles semblent particulièrement importantes dans la communauté homosexuelle masculine où l’on parle de «slam» quand ces produits psychoactifs sont utilisés par voie injectable. L’expérience clinique dans un centre de dépistage et de suivi de patients infectés par le VIH, le 190, en soins de suite infectieux et dans un centre d’addictologie a permis de rencontrer ces usagers et de mesurer la potentielle gravité des conséquences de telles pratiques. Il paraît alors urgent de réfléchir à la prise en charge de ces patients.

Mieux connaître le slam et les risques associés

La première enquête sur le slam en France a été menée, entre mai et juillet 2012, en utilisant le « Rapid Assessment Process », une méthode ethnographique qui permet, dans un temps court, de réaliser un état des lieux relativement exhaustif de l’objet de recherche. Des entretiens (individuels ou en groupe) ont été menés auprès d’une quinzaine de slameurs et auprès d’informateurs clés (médecins, acteurs associatifs). L’équipe présente ici sa démarche ainsi que les premiers résultats préliminaires.