Les freins à la prévention
La législation actuelle gêne-t-elle les politiques de prévention ? La dernière expertise de l’Inserm sur Jeunes et addictions montre l’intérêt d’une approche d’intervention précoce.
La législation actuelle gêne-t-elle les politiques de prévention ? La dernière expertise de l’Inserm sur Jeunes et addictions montre l’intérêt d’une approche d’intervention précoce.
En 2015, une équipe de chercheurs de Bristol a réalisé une méta-analyse sur l’usage médical de cannabinoïdes, en étudiant 79 essais ayant englobé 6 500 participants. Leur travail suggère que le cannabis entraîne une amélioration variable selon les symptômes, mais qu’aucun des tests cliniques ne parvient à démontrer les bienfaits du cannabis avec le degré de certitude exigé d’un médicament conventionnel.
De nombreuses études ont montré que la consommation du cannabis est associée à une augmentation du risque de développer une psychose. Amine Benyamina, psychiatre, hôpital Paul Brousse, Villejuif, président de la Fédération française d’addictologie, a fait le point pour nous lors de la journée sur la légalisation du cannabis au sénat.
Face à la consommation et au trafic de masse signant l’échec de 100 ans de prohibition, dépénaliser et légaliser de façon encadrée le commerce du cannabis permettrait de réduire les trafics, les risques et la consommation, comme cela a été fait avec succès pour le tabac et l’alcool.
La France se distingue de ses voisins européens par sa situation paradoxale. Malgré une loi très répressive, la consommation de cannabis est la plus importante des pays de l’Union européenne. 17 millions de Français disent avoir consommé du cannabis en 2014.