Le système français de la prohibition
La loi de 1970, aux intentions pédagogiques pour l’usager, est devenue l’outil d’une politique répressive inefficace. Revue des arguments en faveur d’un changement de loi.
La loi de 1970, aux intentions pédagogiques pour l’usager, est devenue l’outil d’une politique répressive inefficace. Revue des arguments en faveur d’un changement de loi.
La pénalisation ou la dépénalisation du cannabis suscitent des réactions qui dépassent le cadre d’un raisonnement sur ses conséquences en termes de santé. La pénalisation de la consommation représente un instrument de renforcement du contrôle de l’État sur sa population, qui s’exerce à travers l’institution policière. En retour, la place qu’occupe cette dernière dans la lutte contre les stupéfiants influe sur la définition des politiques en ce domaine.
Au terme d’un avis publié le 8 novembre pour refonder la politique des drogues en France, la Commission nationale consultative des droits de l’homme1 recommande la «décriminalisation» de l’usage du cannabis, et la transformation du délit d’usage en contravention de cinquième classe pour les autres produits.
La nocivité des drogues est un argument majeur de leur interdiction. Cependant, cette nocivité au niveau individuel est différente selon les produits, bien caractérisée pour le cannabis.
La législation actuelle gêne-t-elle les politiques de prévention ? La dernière expertise de l’Inserm sur Jeunes et addictions montre l’intérêt d’une approche d’intervention précoce.