Cet article a été publié dans Transcriptases n°138.
A Mexico, les quelques posters ou abstracts qui concernaient les lesbiennes africaines provenaient d’Afrique du Sud. L’un d’eux explique qu’en tant que femmes et homosexuelles, les lesbiennes sont doublement marginalisées dans ce pays1Tallis V, «WSW : HIV is an issue that affects us ! Exposing our marginalisation», WEPE0753. Pour certaines, la séropositivité ajoute un stigmate supplémentaire. Une enquête réalisée à Gauteng indique que 3 % des 155 lesbiennes interrogées sont infectées par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. 2Van Dyk D et al., «Behaviours and practices of lesbian women in Gauteng, South Africa, with regard to mental health and transmission of HIV and other STIs», WEPE0741.
Dans un contexte où le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. est considéré comme ne les concernant pas, les femmes homosexuelles se trouvent exclues de l’accès à la prévention et aux soins3Tallis V, «WSW : HIV is an issue that affects us ! Exposing our marginalisation», WEPE0753. Afin de pallier ce manque, des programmes de santé ont été mis en place qui ciblent à la fois les hommes et les femmes, ainsi que les transgenres et intersexes4Nel D, «A new HIV/STI national programme targetting men who have sex with men (MSM) and women who have sex with women (WSW) in South Africa ; what, who and where ?», CDD0323,5Waldhausen A, «Health support services for lesbian, gay, bisexual, transsexual and intersexed LGBTI community in the greater KwaZulu-Natal Midlands», CDD0343.
Dans les pays occidentaux, il a été établi que si les lesbiennes ne rencontrent pas de risque majeur dans le cadre des pratiques sexuelles entre femmes, elles sont tout autant voire davantage exposées que les autres femmes aux risques de transmission par voie hétérosexuelle ou par usage de drogues par voie intraveineuse. C’est sans doute, pour le premier mode de transmission, d’autant plus vrai en Afrique qu’une grande partie des personnes qui ont des relations avec des partenaires de même sexe en ont aussi avec des partenaires de sexe opposé. Les femmes ayant des pratiques homosexuelles en Afrique doivent donc elles aussi être considérées par les recherches liées au sida et bénéficier d’un accès approprié à la prévention et aux soins.