L’intérêt majeur de ces études est qu’elles portent toutes sur les données des enquêtes NHIS (National Health Interview Survey), menées chaque année par les CDC auprès d’environ 25 000 adultes américains. Jusqu’en 2020, ces enquêtes déclaratives étaient réalisées en face-à-face, mais, du fait de la crise sanitaire, les entretiens ont été menés à distance avec un retour progressif et encore incomplet au face-à-face. Ces études, grâce à la représentativité des échantillons et l’utilisation d’outils standardisés, génèrent des informations robustes extrapolables à l’ensemble de la population américaine, en tenant compte des déterminants sociaux, représentés ici principalement par le groupe racial.
Aggravation de la santé mentale et persistance des écarts de santé aux États-Unis
Aux États-Unis, les inégalités de santé sont anciennes et documentées. Avant la pandémie, certaines données suggéraient une réduction progressive des écarts en matière d’accès aux soins et d’état de santé déclaré. Mais l’arrivée du CovidCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. a suscité de fortes inquiétudes : allait-elle amplifier ces disparités, déjà marquées selon l’origine ethnique et le niveau de revenus ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont analysé les données de la NHIS entre 2019 et 2022, et se sont interrogés sur les conséquences du Covid sur les écarts de santé et d’accès aux soins entre groupes raciaux/ethniques et selon le revenu.
Plus de 107 000 adultes suivis
L’équipe de Wu et al.1 a ainsi étudié les données de 107 230 adultes âgés de 18 ans et plus, qu’ils ont répartis en 4 groupes selon leur origine : 6,1 % Asiatiques, 12,1 % Afro-Américains, 17,3 % Latino/Hispaniques, 64,5 % Blancs. Ils ont plus précisément examiné leur état de santé auto-déclaré (santé mauvaise/médiocre, limitations fonctionnelles, diagnostic de dépression ou d’anxiété), ainsi que l’accès et le recours aux soins (assurance maladie, source habituelle de soins, consultation médicale dans l’année, renoncements pour raisons financières). Le niveau de revenus état considéré comme faible lorsqu’il était inférieur de 200 % du seuil fédéral de pauvreté, et moyen à élevé lorsqu’il était supérieur à ce seuil.

Fig. 1 : Tendances en matière d’état de santé déclaré comme mauvais ou passable, de troubles dépressifs ou anxieux diagnostiqués par un médecin, de limitations fonctionnelles, d’accès aux soins de santé, d’utilisation et de mesures d’accessibilité financière selon la race et l’origine ethnique, 2019-2022
Les Blancs à faible revenu, plus touchés par l’impact du Covid sur la santé mentale
La proportion d’Américains se déclarant en mauvaise ou médiocre santé n’a pas significativement évolué entre 2019 et 2022. Les écarts entre Blancs et minorités (Noirs, Latinos, Asiatiques) sont restés stables. Les Afro-Américains à faible revenu présentaient la prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. la plus élevée (près de 30 %).
La pandémie n’a, par ailleurs, pas eu d’effets sur les limitations fonctionnelles.
Concernant l’accès aux soins, les Latino/Hispaniques à faible revenu restaient les plus touchés par le défaut d’assurance (plus de 20 %). Une amélioration notable de la couverture a été observée uniquement chez les Blancs à faible revenu. En conséquence, les écarts d’accès à un médecin ou à une structure de soins habituelle sont restés inchangés, les reports ou renoncements pour raisons de coût n’ont pas diminué.
Les auteurs notent, en revanche, une forte augmentation des troubles anxieux et dépressifs dans toutes les catégories, en particulier chez les Blancs à faible revenu (de 32,6 % en 2019 à 38,2 % en 2022). Ils observent également une accentuation de l’écart avec les Noirs et les Latinos.
Si la crise sanitaire liée au Covid n’a pas aggravé les inégalités déjà très fortes en matière de santé aux Etats-Unis, celles-ci se sont toutefois accentuées dans le domaine de la santé mentale pour les Blancs à bas revenus.
Pour les auteurs, ces résultats soulignent l’urgence d’interventions ciblées, capables de dépasser les réponses sanitaires d’urgence et d’agir sur les déterminants sociaux de santé : pauvreté, couverture maladie, accès durable aux soins primaires.
En France, forte aggravation des troubles anxieux et dépressifs chez les jeunes adultes
Des résultats qui font écho à ceux observés par Santé Publique France et publiés dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire en février 20232. L’équipe, dirigée par Christophe Léon, a suivi l’évolution du mal-être psychique chez les 18-85 ans, selon l’intensité (épisode dépressif caractérisé léger, modéré, sévère), grâce à l’enquête CoviPrev, lancée en mars 2020. Les évolutions de la prévalence de ce mal-être ont été mesurées en la comparant à ceux des Baromètres santé 2005, 2010 et 2017 dont la méthodologie était comparable.
Au total, 24 514 adultes ont ainsi été répondu à la version courte du questionnaire Composite International Diagnostic Interview (CIDI-SF) mesurant l’épisode dépressif caractérisé́ (EDC). Les auteurs rappellent que l’EDC est défini par l’existence d’une période de 15 jours de tristesse ou de perte d’intérêt presque tous les jours et pratiquement toute la journée, ainsi que par la présence, sur la même période, d’au moins trois symptômes secondaires (épuisement, manque d’énergie, prise ou perte de poids >5 kg, troubles du sommeil, difficultés de concentration, sentiment de dévalorisation…) et une perturbation des activités. Les épisodes dépressifs sont caractérisés de légers, modérés ou sévères, en fonction du nombre de symptômes décrits et de leur retentissement sur les activités habituelles.
Et les résultats sont sans appel : la prévalence de la dépression a presque doublé lors du deuxième confinement de novembre 2020, atteignant 19,9 % contre 9,8 % en 2019. Trois ans plus tard, le niveau reste élevé, à 13,3 %, soit près d’un adulte sur sept. Les jeunes de 18–24 ans, les femmes et les personnes en situation de précarité demeurent les plus affectés.
Pour les auteurs, cette tendance déjà amorcée depuis 2010 a été considérablement aggravée entre 2017 et 2021, en particulier chez les jeunes adultes, par le stress de la maladie Covid et des restrictions imposées pour la contrôler.

Fig. 2 : 15,2% des hommes âgés de 18-24 ans déclarent avoir vécu un épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 derniers mois vs 26,5% des femmes du même âge (p<0,001).
Hausse de la douleur chronique aux États-Unis entre 2019 et 2023
Dans une étude publiée dans la revue Pain3, une équipe de chercheurs a analysé les données de santé de plus de 90 000 adultes américains en 2019, 2021 et 2023, pour comprendre l’évolution de la douleur chronique avant, pendant et après la pandémie. Leurs résultats mettent en évidence une hausse spectaculaire de la douleur chronique et de ses conséquences sociales et économiques, et pointent le rôle non négligeable joué par le Covid long même si celui-ci n’est documenté que depuis 2023.
La douleur chronique, problème de santé publique aux États-Unis
Aux États-Unis, la douleur chronique est un problème de santé publique majeur, avec un impact considérable sur la qualité de vie, l’emploi, les relations sociales et le système de soins. Avant la pandémie, sa prévalence augmentait déjà, mais les données manquaient pour évaluer précisément son évolution après l’arrivée du Sars-CoV-2.
Dans NHIS, la douleur chronique correspond à une douleur quotidienne ou presque tous les jours depuis au moins 3 mois et sa variante douleur chronique à fort impact par une douleur telle qu’elle limite les activités tous les jours ou presque depuis au moins 3 mois. Cette mesure globale est décomposée en six localisations : dos/nuque, épaules/bras, hanches/genoux/jambes, migraines/céphalées, douleurs abdominales/pelviennes, douleurs dentaires/mâchoires.
Les analyses ont intégré un grand nombre de covariables : données sociodémographiques (âge, sexe, niveau d’éducation, revenu), état de santé (comorbidités chroniques, obésité, santé mentale), comportements de santé (tabac, activité physique), et couverture d’assurance maladie. Le Covid long a été introduit comme variable supplémentaire en 2023, afin que soit estimée sa contribution à l’évolution des douleurs chroniques.
Des facteurs protecteurs pendant la pandémie
En 2019, avant la pandémie de Covid, environ 20 % des adultes américains souffraient de douleur chronique. En 2023, la proportion a bondi de 18 % pour atteindre 24,3 %, ce qui représente plus de 60 millions de personnes. Dont plus de 21 millions vivent avec une douleur chronique à fort impact (+13%), qui limite sévèrement leur quotidien.
Fait frappant : la douleur n’a pas augmenté pendant la pandémie, mais après. Les confinements auraient temporairement atténué certains facteurs de risque grâce à différents éléments protecteurs comme le télétravail, la réduction des déplacements ou encore les aides financières. Autre hypothèse : la baisse drastique des infections respiratoires liée au port du masque aurait réduit les processus inflammatoires impliqués dans l’exacerbation de la douleur.

Fig. 3 : Douleur chronique et douleur chronique à fort impact en 2019, 2021 et 2023, adultes américains âgés de 18 ans et plus, total et par sexe, âge et niveau d’éducation. Population totale (ensemble), par sexe (hommes et femmes), par âge (18-44 ans, 45-64 ans et 65 ans et plus) et par niveau d’éducation (sans diplôme universitaire [sans licence] et avec diplôme universitaire [licence]).
Le Covid long, un facteur parmi d’autres pour expliquer la hausse des douleurs chroniques et invalidantes postpandémie
La contribution du Covid long est estimée dans l’évolution de la douleur en 2023 en référence à 2019 par l’introduction de la variable Covid long « en plus » à la fin des ajustements qui testent l’évolution de la douleur.
L’analyse montre que le Covid long joue un rôle partiel non négligeable, participant à hauteur de 13 % dans la hausse des douleurs abdominales et dans la douleur chronique à fort impact ou non, et même jusqu’à 40 % dans la hausse des céphalées et des douleurs des membres supérieurs (bras et épaules). Seules les douleurs dentaires et aux mâchoires sont restées stables au cours des trois vagues de 2019, 2021, et 2023, notent les auteurs.
Plusieurs autres phénomènes expliqueraient la hausse de la douleur plusieurs années après la pandémie, suggèrent les chercheurs :
- Le manque de traitement rapide de la douleur aiguë pendant la pandémie, qui a probablement favorisé la transition vers la douleur chronique et complexe en 2023.
- Le retour rapide aux exigences professionnelles et aux obligations sociales d’avant la pandémie, qui aurait constitué un stress de réadaptation important pour les populations qui s’étaient adaptées à de nouvelles routines. Les obligations de retour au travail ont peut-être également contribué à l’augmentation de la douleur en raison de la hausse des accidents du travail et des blessures professionnelles, qui constituent une source importante de douleur.
- La perturbation des liens sociaux pendant la pandémie, fortement corrélée à la douleur chronique, se serait peut-être manifestée avec un certain décalage, contribuant à une augmentation différée de la douleur plutôt qu’à une augmentation immédiate pendant les confinements.
Il reste cependant à démontrer le poids de ces phénomènes. Cette étude est la première à documenter de manière systématique la progression de la douleur chronique aux États-Unis dans la période postpandémique. Elle montre une augmentation nette et préoccupante, touchant plus de 60 millions d’Américains en 2023 pour la douleur chronique, et plus de 21 millions pour la douleur chronique invalidante. Les auteurs appellent à renforcer la surveillance épidémiologique de la douleur et à développer des politiques publiques ciblées pour prévenir et soulager cette charge croissante, concluent-ils.
Covid long et emploi aux États-Unis : un impact clair sur les limitations au travail et l’absentéisme
Dans une autre étude publiée dans l’American Journal of Industrial Medicine4, des chercheurs se sont intéressés à l’importance du Covid long chez les adultes en activité, tant en termes de prévalence qu’en termes d’impact sur l’activité professionnelle. Ils ont pour cela considéré trois indicateurs (fatigue, troubles cognitifs (« brain fog »), difficultés respiratoires), dont ils ont mesuré le retentissement au travail (limitations, troubles cognitifs et absentéisme).
Une enquête dans la vague 2022 de NHIS
Pour cette enquête transversale, les chercheurs ont aussi utilisé les données de la NHIS recueillies uniquement en 2022 auprès de 26 270 adultes. Les participants devaient signaler s’ils souffraient d’un Covid long (présence de symptômes plus de trois mois après un épisode aigu de Covid, et encore en cours lors de l’entretien). Le statut professionnel était classé selon sept catégories différentes : employé, chômeur, étudiant, retraité, personne au foyer, autre ou « incapable de travailler pour raisons de santé ». Les caractéristiques des emplois occupés étaient également prises en compte, notamment le type de poste (temps plein ou partiel), la couverture d’assurance santé offerte et la possibilité de bénéficier de congés maladie payés. Les limitations cognitives étaient évaluées grâce au module Washington Group Extended Set (WG-ES), qui permettait d’identifier les difficultés de mémoire et de concentration. Enfin, l’absentéisme était mesuré en recensant le nombre de jours d’absence pour raisons de santé sur les douze derniers mois, un seuil d’ »absentéisme significatif » étant fixé à onze jours ou plus.
Un risque aggravé de 30 % de présenter des troubles de mémoire ou de concentration
Au total, 3,4 % des adultes américains suivis dans l’enquête ont souffert d’un Covid long en 2022. Parmi ces derniers, 9,2 % étaient « incapables de travailler pour raisons de santé » (vs 6,0 % des personnes sans Covid long). Parmi les employés, 20 % ont signalé des limitations professionnelles liées à leur état de santé (vs 9,6 % sans Covid long), rapportant pour près d’un tiers un dysfonctionnement cognitif (vs 14 % sans Covid long), se manifestant par des difficultés de mémoire ou de concentration, dont 2,7 % avec des troubles sévères.
L’impact du Covid long s’est également traduit par un fort taux d’absentéisme, avec plus d’1 employé sur 8 ayant manqué au moins 21 jours de travail dans l’année précédant l’enquête (vs 4,3 % sans Covid long et 6,3 % chez ceux qui ont contracté le Covid au moins une fois, mais sans développer de forme longue).

Fig. 4 : nombre de jours de travails manqués pour des raisons de santé au cours des 12 mois précédant l’enquête auprès des employés américains adultes.
Les chercheurs ont calculé que le Covid long augmentait de :
- 30 % le risque de limitations au travail (aOR 1,3 ; IC 95 % 1,1–1,5),
- 30 % le risque de dysfonctionnements cognitifs (aOR 1,3 ; IC 95 % 1,1–1,5),
- 40 % le risque d’absentéisme ≥ 11 jours (aOR 1,4 ; IC 95 % 1,2–1,5).
Ces associations restaient robustes après ajustements et dans les analyses de sensibilité.
Des mesures d’accompagnement nécessaires en entreprise
Selon les auteurs, cette étude met en évidence que le Covid long, même s’il n’empêche pas la majorité des adultes de travailler, est fortement associé à des limitations fonctionnelles et à une perte de productivité par absentéisme prolongé. Ils insistent sur l’importance de mesures d’accompagnement en entreprise (aménagements des postes, horaires flexibles, télétravail, repos adapté, outils de compensation cognitive) – mesures qui, pour près de la moitié d’entre elles, n’entraînent aucun coût pour l’employeur, selon le Département du Travail américain.
Face à une prévalence toujours significative et à un impact économique majeur, ces résultats plaident pour une reconnaissance accrue du Covid long comme un problème de santé affectant durablement l’emploi, et pour le renforcement des dispositifs de soutien aux travailleurs touchés, concluent-ils.
Conclusion
L’ensemble de ces travaux met en évidence l’ampleur et la diversité des séquelles laissées par la pandémie à l’échelle de la population américaine : douleurs chroniques en hausse, limitations professionnelles et cognitives liées au Covid long, aggravation des troubles psychologiques. L’étude des indicateurs généraux de santé montre que la pandémie n’a pas aggravé les inégalités sociales énormes aux États-Unis, mais ne les a pas non plus améliorées. Si les mécanismes sont multiples – effets directs de l’infection, répercussions sociales, économiques ou organisationnelles – un constat commun se dégage : le Covid long constitue un problème de santé publique majeur et durable.
En France, ces résultats invitent aussi à mesurer le Covid long en population et son retentissement d’un point de vue personnel et social, avec au premier plan la santé mentale, mais pas seulement. Ces résultats arriveront. En effet, l’enquête européenne European Health Interview Survey, menée tous les 5 à 6 ans dans les pays de l’UE et quelques autres est en cours, et devrait comporter, en plus des indicateurs habituels, des informations sur le Covid long.
Références
- Wu et al. Trends and disparities in health status and health care in the United States during COVID-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. pandemic. BMC Medicine (2025) 23:478 https://doi.org/10.1186/s12916-025-04315-4 ↩︎
- Léon Christophe, du Roscoät Enguerrand, Beck François. Prévalence des épisodes dépressifs en France chez les 18-85 ans : résultats du baromètre santé 2021. Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2023, n°. 2, p. 28-40. Publié le 14 février 2023. Mis à jour le 1 février 2024 ↩︎
- Zajacova A, Grol-Prokopczyk H, Nahin RL. Pain among US adults before, during, and after the COVID-19 pandemic: a study using the 2019 to 2023 National Health Interview Survey. Pain. 2025 Aug 5:10.1097/j.pain.0000000000003764. doi: 10.1097/j.pain.0000000000003764. Epub ahead of print. PMID: 40758540; PMCID: PMC12327765. ↩︎
- Ford ND et al. Employment Status, Work Limitations, Cognitive Dysfunction, and Sickness Absenteeism Among US Adults With and Without Long COVID. Am J Ind Med. 2025 Oct;68(10):909-919. doi: 10.1002/ajim.70014. Epub 2025 Aug 18. PMID: 40827018. ↩︎