Recrudescence de cas importés de dengue en France hexagonale

Le nombre de cas importés de dengue signalés en métropole atteint des chiffres bien plus élevés que les années précédentes, a alerté la DGS ce 23 avril 2024. Les autorités sanitaires appellent à la vigilance.

Entre le 1ᵉʳ janvier et le 19 avril 2024, 1 679 cas de dengue importée ont été notifiés à Santé publique France, versus 131 sur la même période en 2023. Plus de 80 % de ces cas revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, et 6% de Guyane, où des épidémies sont en cours depuis mi 2023.

Cas de dengue importés en France 2006-2024 (Santé publique France)

À l’approche des Jeux olympiques (lire notre article) et alors que le moustique tigre, vecteur du virus de la dengue, a colonisé 78 départements de France hexagonale sur 96, cette situation inédite incite à la vigilance. D’autant qu’arrive la période d’activité du moustique vecteur du virus – entre mai et novembre.

Un DGS-Urgent a été adressé aux médecins, leur rappelant que « tout syndrome fébrile et algique associé à un antécédent de voyage en zone de circulation du virus » doit orienter leur diagnostic et que les cas doivent être notifiés aux Agences régionales de santé, afin de pouvoir mettre en œuvre rapidement les mesures de contrôle et de lutte.

Le traitement de la dengue est avant tout symptomatique, contre la douleur et la fièvre. L’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait du risque hémorragique. Cette maladie, le plus souvent bénigne, peut toutefois se compliquer de formes hémorragiques. Il est donc important de se protéger individuellement et collectivement pour prévenir une épidémie, en suivant les conseils de lutte contre le moustique:

  • Éliminer les eaux stagnantes pour éviter la prolifération des moustiques (coupelles de jardin et gouttières) ;
  • Se protéger des piqûres lors de voyages dans les zones à risque pour éviter de contracter la maladie et de la ramener en métropole : vêtements longs et amples, moustiquaires sur les ouvertures, diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations et répulsifs cutanés ;
  • Se protéger des piqûres pendant trois semaines lors du retour si l’on est contaminé…

La DGS demande aux médecins d’être vigilants sur la présence de moustiques au sein de leur cabinet et alentour et d’informer leurs patients qui projettent un voyage en zone de circulation de ces mesures de prévention contre les piqûres et de leur rappeler l’importance de consulter en cas de fièvre au retour.