L’enquête Prévacar
Cette enquête comportait un volet offre de soins et un volet prévalences. Les objectifs de Prévacar étaient d’estimer la prévalence de l’infection par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. le VHC, et des TSO (méthadone ou BHD) dans la population adulte incarcérée ; et de décrire de l’offre de soins dans les établissements pénitentiaires (organisation et pratiques du dépistage, prise en charge des personnes VIH et hépatites, accès à la prévention et à la RdR). Le volet offre de soins de l’enquête Prévacar permet d’actualiser les connaissances sur l’offre de TSO en France. Réalisée en juin 2010 auprès de 168 unités de consultation et de soins ambulatoires (UCSA), cette enquête bénéficie d’un taux de participation de 145 UCSA (86 %), représentant 56 011 personnes détenues, soit 92 % de la population incarcérée au 1er juillet 2010. Le très bon taux de participation des établissements à l’enquête Prévacar, grâce à la mobilisation des personnels des équipes soignantes, permet de disposer de données fortement représentatives de la population des détenus (le taux de données manquantes n’excédant pas 3 % pour le volet offre de soins).
Les principales limites de l’enquête résident dans le mode déclaratif du recueil de données et l’existence d’un biais de désirabilité sociale de la part des répondants, qui peut être renforcé par le caractère institutionnel de l’enquête. De plus, le questionnaire était renseigné par le médecin responsable de l’UCSA qui ne disposait pas forcément de l’ensemble des informations. Toutefois, malgré ces limites, l’enquête Prévacar permet de disposer de données fiables et actualisées sur l’offre de soins en matière de réduction des risques auprès des usagers de drogues incarcérés, au niveau national.
L’équipe : Christine Barbier, Laurence Caté, Julie Bouscaillou, Khadoudja Chemlal, Hélène Morfini, Christophe Michon, Lionel Lavin, Bernard Faliu, Abla Maache, Martine Clément pour la DGS ; Marie Jauffret-Roustide, Caroline Semaille, Yann Le Strat, Elise Chiron, Etienne Lucas, Lila Oudaya pour l’InVS ; Marc-Antoine Valantin (AP-HP). Le comité de pilotage : Grégory Bratz (Act-Up), Rozenn Calvar (DGOS), Emeline Chaigne (Speep), Jean-Claude Cognet (DAP), Dominique De Galard (DAP), Sandra Essid (AIDES), Caroline Gasiglia (TRT5), François Moreau (Speep), Rhida Noujouat (Sidaction), Pierre Pouyanne (ARS), Patrick Serre (Aspep).
Le programme Pri2de
Le programme Pri2de émane d’un groupe de travail de l’Action coordonnée 25 (recherches en santé publique dans le domaine des hépatites B et C) de l’Agence nationale de recherche sur le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. et les hépatites virales (ANRS). Sa finalité est d’évaluer les mesures de réduction des risques infectieux nouvelles à déployer en milieu carcéral et les expérimenter. L’inventaire, présenté ici, en constitue la première étape, et a pour objectif d’évaluer la disponibilité et l’accessibilité aux mesures de réduction des risques infectieux officiellement préconisées en France en milieu pénitentiaire. Il a bénéficié d’un financement de l’ANRS et de Sidaction. Un questionnaire écrit a été adressé à chaque responsable d’UCSA (unité de consultation et de soins ambulatoires) et SMPR (service médico-psychologique régional), explorant la disponibilité et l’accessibilité des différentes mesures de réduction des risques infectieux préconisées, ainsi que leur connaissance présumée par les détenus mais aussi par les équipes de soin.
Les différentes sections portaient sur : l’eau de javel, les préservatifs et lubrifiants, les traitements de substitution aux opiacés (TSO), l’information transmise aux détenus sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les hépatites, les infections sexuellement transmissibles (IST) et la réduction des risques (RdR), l’utilisation éventuelle de dispositifs ou outils de réduction des risques non prévus par la circulaire de 1996 mais existants dans le référentiel national des actions de réduction des risques en direction des usagers de drogues du 14 avril 2005, les outils et protocoles concernant d’autres pratiques à risque sur le plan infectieux (coiffage, objets d’hygiène, tatouage, piercing…), le dépistage du VIH et des hépatites et la vaccination contre l’hépatite B, le dépistage des ISTIST Infections sexuellement transmissibles. les traitements post-exposition (TPE) et les actes de soins dispensés en détention au décours de pratiques à risques présumées (soins d’abcès, infections cutanées liées au piercing, tatouage…). Un entretien avec un soignant désigné dans le questionnaire écrit a ensuite été conduit afin de préciser certains aspects, sur un plan plus qualitatif. Au total, 66 % des 171 établissements ont répondu au questionnaire, couvrant 74 % de la population incarcérée au moment de l’étude.