Usagers de drogues : la réduction des risques diminue la transmission du VHC

Les mesures prises dans le cadre de la réduction des risques et des dommages favorisent la prévention de l’hépatite C et diminuent la prévalence du VHC chez les usagers de drogues.

La réduction des risques et des dommages (RdRD), c’est un nouveau regard porté sur les phénomènes d’addiction1FFA. La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives. Audition publique (avril 2016). http://www.addictologie.org/dist/telecharges/FFA2016_RapportOrientation&Recos.pdf. Cette RdRD vise à prévenir chez les usagers de drogues la transmission des infections, la mortalité par surdose mais également les problèmes sociaux et psychologiques liés à la toxicomanie2Ministère des Solidarités et de la Santé. La réduction des risques et des dommages chez les usagers de drogues (décembre 2021). https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/la-reduction-des-risques-et-des-dommages-chez-les-usagers-de-drogues. L’abstinence, qui reste un objectif idéal à atteindre, n’est plus la seule réponse thérapeutique3HAS. La prévention des addictions et la réduction des risques et des dommages par les centres de soin d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Recommandation de bonne pratique (septembre 2019). Les taux de contamination importants du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. (Virus de l’Immunodéficience Humaine), ou encore du VHC (Virus de l’Hépatite C) chez les toxicomanes, ont poussé les pouvoirs publics à adopter une politique de réduction des risques4Ministère des Solidarités et de la Santé. La réduction des risques et des dommages chez les usagers de drogues (décembre 2021). https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/la-reduction-des-risques-et-des-dommages-chez-les-usagers-de-drogues. Les données de l’enquête ANRS-Coquelicot 2011 montrent que la séroprévalence du VHC est de 44% chez les usagers de drogue5Jauffret-Roustide, M., et al. Estimation de la séroprévalence du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de drogue en France-Premiers résultats de l’enquête ANRS-Coquelicot 2011. BEH 39- 40 (novembre 2013). Le virus de l’hépatite C se transmet essentiellement par le sang, et aujourd’hui, le principal facteur de risque est l’usage de drogue par voie intraveineuse au moins une fois dans sa vie6Santé Publique France. PrévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. de l’hépatite C (juin 2019). https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/hepatites-virales/hepatite-c/articles/prevalence-de-l-hepatite-c.

Les outils de la réduction des risques

Mais en quoi consiste la RdRD? Celle-ci se traduit par différentes mesures: la mise à disposition de matériel d’injection stérile et plus largement de matériel à moindre risque (chez les consommateurs de crackCrack Le crack est inscrit sur la liste des stupéfiants et est la dénomination que l'on donne à la forme base libre de la cocaïne. Par ailleurs, ce dernier terme est en fait trompeur, car le mot cocaïne désigne en réalité le chlorhydrate de cocaïne. L'origine du mot 'crack' provient du craquement sonore qu'il produit en chauffant. par exemple), une éducation aux risques liés à l’injection, un accès facilité au dépistage (VHC, VIH), la mise en place de salles de consommation à moindre risque ou encore l’accès aux traitements de substitution aux opiacés7Ministère des Solidarités et de la Santé. La réduction des risques et des dommages chez les usagers de drogues (décembre 2021). https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/la-reduction-des-risques-et-des-dommages-chez-les-usagers-de-drogues 8Ameli. Prévenir la survenue de l’hépatite C (novembre 2019) https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hepatite-c/prevention.. Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, la stratégie repose sur le constat que les usagers de drogues peuvent modifier leurs pratiques si on leur en donne la possibilité9Ministère des Solidarités et de la Santé. La réduction des risques et des dommages chez les usagers de drogues (décembre 2021). https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/la-reduction-des-risques-et-des-dommages-chez-les-usagers-de-drogues. Leur orientation vers des services de soins généraux ou spécialisés comme les CSAPA (Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictolgie) ou les CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de drogues) permet de mettre en œuvre un parcours de santé adapté à leurs besoins spécifiques10FFA. La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives. Audition publique (avril 2016). http://www.addictologie.org/dist/telecharges/FFA2016_RapportOrientation&Recos.pdf.

Une stratégie efficace

La prévalence de l’hépatite C est en baisse depuis la première édition de l’enquête Coquelicot en 2004. Et cette baisse reflète en partie l’impact de la politique de réduction des risques. Les auteurs concluent que «l’ensemble des données de l’enquête Coquelicot incite à poursuivre l’effort en matière de réduction des risques en France afin de soutenir son impact sur la diminution de l’hépatite C, comme cela a pu être observé dans d’autres pays européens»11Jauffret-Roustide, M., et al. Estimation de la séroprévalence du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de drogue en France-Premiers résultats de l’enquête ANRS-Coquelicot 2011. BEH 39- 40 (novembre 2013).

FR-VHCV-220049-07/2022