PARTNER: l’absence de transmission au sein des couples sérodifférents avec charge virale indétectable confirmée

Présenté lors de la session de communications orales libres «l’épidémiologie peut-elle faciliter le passage à l’acte?» («Can Epidemiology Lead to Action: Who, Where, When?») à Aids 2016, l’essai PARTNER confirme à l’occasion de sa publication dans JAMA l’absence de transmission au sein de couples sérodifférents quand la charge virale est indétectable. Essentiel.

On ne présente plus l’étude PARTNER dont le premiers résultats avaient été présentés à la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. en 2015. Les premiers résultats de cette étude montraient l’absence de transmission au sein de couples sérodifférents dont le partenaire séropositifSéropositif Se dit d’un sujet dont le sérum contient des anticorps spécifiques dirigés contre un agent infectieux (toxo-plasme, rubéole, CMV, VIH, VHB, VHC). Terme employé, en langage courant, pour désigner une personne vivant avec le VIH. avait une charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. indétectable (<200) à l’inclusion.

L’observance au traitement a globalement été très bonne, et le rsque d’exposition est particulièrement élevé chez les MSM avec 18% d’IST. Des onze séroconversions observées, aucune n’est liée au virus du partenaire.

Le risque mesuré de transmission au sein du couple est donc de zéro (pour 1 238 couples/années observés, avec une estimation de près de 60 000 rapports sexuels intracouple), avec un intervalle de confiance maximal de 0,3% d’infections par année d’exposition globalement, mais qui va jusqu’à 2.7% chez les MSM ayant des rapports réceptifs avec éjaculation (risque maximum) du fait du faible effectif concerné par cette situation (quelle que soit la valeur observée, même zéro, plus l’effectif est faible et plus l’intervalle de confiance augmente) : c’est la raison pour laquelle l’étude se poursuit jusqu’en 2018 chez les MSM, afin de disposer d’un intervalle de confiance plus serré.

Ces résultats sont tout de même essentiels, et viennent conforter les données antérieures (NDR : damned, les Suisses avaient donc déjà raison il y a 8 ans !) qui doivent nous permettre de pleinement rassurer les couples étant dans cette situation.

Cet article a été publié sur le site du COREVIH Bretagne. Nous le reproduisons avec l’autorisation de l’auteur.