CROI 2019 — Essai DISCOVER : Le Descovy® aussi efficace que le Truvada® pour la Prep

Discover est un essai clinique international, en double aveugle, de firme (Gilead®) mené sur 92 sites aux États-Unis, au Canada et en Europe occidentale. Trois centre français y ont participé (Saint-Louis, Tenon et Nice). Le but de l’essai est d’évaluer si FTC/TAF (emtricitabine + ténofovir alafenamide ou Descovy®, produit non commercialisé en France) est sans danger et efficace en tant que produit de prophylaxie pré-exposition quotidienne orale continue (PrEP).

Pour cela, il est comparé au FTC/TDF (emtricitabine + ténofovir, ou Truvada® ou génériques) prescrit dans le cadre de la PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. dans le monde entier. Les participants ont été randomisés pour recevoir, soit un comprimé de Truvada plus un comprimé de placeboPlacebo Substance inerte, sans activité pharmacologique, ayant la même apparence que le produit auquel on souhaite le comparer. (NDR rien à voir avec le groupe de rock alternatif formé en 1994 à Londres par Brian Molko et Stefan Olsdal.) ressemblant au Descovy®, soit un Descovy® plus un comprimé placebo ressemblant au Truvada®. Tous les participants reçoivent donc deux comprimés à prendre chaque jour en continue.

Cette étude a concerné 5 287 hommes cisgenres et femmes transgenres (1% seulement de la cohorte) ayant des rapports sexuels avec des hommes. 2694 dans le bras FTC/TAF et 2693 dans le bras FTC/TDF. Avec une moyenne d’âge de 36 ans (18-76) et 85% de rétention dans l’essai. La prise de risque comme critère d’inclusion était le fait d’avoir eu au moins deux rapports anaux non protégés par le préservatif dans les dernières 3 mois ou une infection sexuellement transmissible gono/CT dans les 6 mois. Le critère principal d’analyse était le nombre de contaminations par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. pour 100/personnes année. Comme objectifs secondaires il y avait l’analyse comparative de la fonction rénale, la tolérance osseuse, le taux d’IST incidentes dans les deux bras, et l’analyse des comportements sexuels.  Le taux d’IST était élevé avec 99, 5 /100 personnes/année.

DISCOVER  Infections sexuellement transmissibles à S96

«A un cas de la supériorité»

Il a été observé 22 contaminations soit un taux de 0,08 / 100 personnes/année (FTC/TAF) et 0,45 / 100 personnes/année (FTC/TDC), des taux bien plus faibles que celui observé dans la même population sans Prep (voir tableau). Sans différence significative entre les deux groupes même si l’on a observé 7 contaminations dans le bras FTC/TAF et 15 dans le bras FTC/TDC. «A un cas de la supériorité», si on ose l’écrire. Cette étude confirme l’importance de la bonne adhérence avec un taux de contamination proportionnel à l’observance.

DISCOVER  Comparaison des résultats en termes de taux d’infection VIH par rapport aux HSH à risques mais sans PrEP

DISCOVER critère primaire de jugement : incidence du VIH

A la semaine 40, il existait une différence significative en faveur du FTC/TAF dans la sous-étude sur la densitomètre osseuse (N = 383) et et sur les marqueurs de tolérance rénale (clairance de la creatinine, eGFRcg) et sur les marqueurs tubulaires (RBP et Beta 2M) confirmant le meilleur profile du FTC/TAF y compris dans le contexte de la PrEP.

DISCOVER  Tolérance osseuse à S48 : étude de la densité minérale osseuse (n = 383)

Le FTC/TAF se présente donc comme une combinaison au meilleur profil de tolérance que le FTC/TDC pour la Prep, tout au moins en prise continue et non à la demande. Demain seront présentés les données de la sous-étude rein de l’essai ANRS-Ipergay (#960).

DISCOVER Tolérance rénale à S48

Cet article a été rédigé pour la Lettre de l’Infectiologie à l’occasion de la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 2019. Nous le reproduisons ici avec l’autorisation de l’auteur.