IAS 2017 — Allègement thérapeutique: pas d’augmentation de l’excrétion virale génitale et de la charge virale résiduelle

L’impact de l’allègement thérapeutique sur le risque de transmission virale du VIH reste peu exploré. Une étude présentée par Laurent Hocqueloux a comparé dans une étude cas témoins l’excrétion virale génitale et la charge virale résiduelle chez les patients en allègement thérapeutique et chez ceux sous trithérapie.

L’excrétion génitale (sperme et lavage cervico-vaginal) était évaluée par la mesure de la charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. ARN et ADN. Les patients étaient tous indétectables dans le plasma. 89 patients étaient inclus. Dans le groupe des patients en allègement on notait 4 stratégies différentes : monothérapie de DTG (20), bithérapie par TDF/FTC (13), bithérapie ATV non boosté/DTG (14) et ATV non boosté + 2N (11). Le groupe trithérapie comprenait 26 patients. 

Aucune différence significative n’a été identifiée entre le groupe allègement et le groupe trithérapie sur l’ARN viral génital (88 % versus 92 %), l’ADN viral génital (76 % versus 88 %) et la virémie résiduelle (23 % versus 37 %) [tableau].

Charge virale VIH et/ou ADN viral dans les sécrétions génitales en fonction des stratégies thérapeutiques

En analyse multivariée, l’âge était le seul facteur identifié associé à la présence d’ADN ou d’ARN VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. dans les sécrétions génitales.

Les résultats de cette étude sont rassurants quant au risque de transmission dans les allègements thérapeutiques. Les auteurs concluent à l’intérêt de valider ces résultats avec de plus larges effectifs.

D’après Hocqueloux L et al., abstr. MOPEB0317.

Gilles Pialoux et l’équipe du e-journal, Jean-Philippe Madiou, Guillaume Gras et Valérie Martinez, couvrent à Paris la 9e conférence de l’IAS, du 23 au 26 juillet 2017.