Pays en développement — Adapter les financements en contexte de crise

La division économie et financement du sida de l’ONUSIDA, et le CEGAA (Centre pour la gouvernance économique et le sida en Afrique) publient les résultats d’une étude sur la répartition des financements consacrés à la lutte contre le sida dans 50 pays à revenus faibles ou intermédiaires en 2006. Les auteurs de l’étude concluent qu’une allocation des ressources disponibles en cohérence avec les données épidémiologiques à jour est nécessaire, dans un contexte général de restriction budgétaire, pour mener une politique de lutte contre l’épidémie coût-efficace.

Ces travaux examinent le degré de fragilité des programmes concernés en fonction de l’origine des fonds (nationaux, bilatéraux ou internationaux) et la pertinence des choix d’allocation des ressources en fonction de la nature de l’épidémie (faible, concentrée ou généralisée).

Les auteurs mettent en relief la forte dépendance de ces pays vis à vis de l’aide internationale, d’autant plus préoccupante dans un contexte de crise où les bailleurs de fonds tendent à réduire leurs contributions. Elle alimente en effet 70% des dépenses consacrées au sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. des 50 pays mis tous ensemble, et 87% des dépenses des 17 pays à faible revenus du panel, qui sont aussi, pour certains d’entre eux, ceux qui ont les prévalences VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. les plus fortes.

En outre, ils jugent particulièrement frappant le décalage observé entre les profils des épidémies et la répartition des moyens entre traitement et soins d’une part et prévention d’autre part. Largement sous-financés en règle générale, les programmes de prévention ne bénéficient que de 32% des ressources dans les pays à épidémie faible, 25% dans les pays à épidémie concentrée (où certaines catégories de population sont plus particulièrement et majoritairement touchées), et 30% dans les pays à épidémie généralisée.

On constate par exemple des cas de pays à épidémie fortement concentrée privilégiant pourtant de larges campagnes grand public et délaissant les populations les plus à risque.

Les dépenses consacrées aux programmes ciblant les populations les plus vulnérables, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ou les usagers de drogue, ne représentent que 1% du budget prévention des pays à épidémie généralisée, 7% du budget prévention des pays à épidémie faible et moins de 6% du budget prévention dans les pays à épidémie concentrée, et sont majoritairement financées par des sources internationales.

> Lire l’article d’IRINnews.
> Consulter la page du site de l’Onusida consacrée aux répercussions de la crise économique mondiale sur la riposte au sida (en anglais).