D’après Lake JF et al., abstr. 159, actualisé
La maladie hépatique stéatosique d’origine métabolique (MASLD) est courante chez les personnes vivant avec le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. (PVVIH) et est probablement synergique avec le virus pour accélérer les lésions hépatiques et le dysfonctionnement hépatique.
Le sémaglutide —commercialisé sous le nom Ozempic®— est un agoniste des récepteurs du peptide-1 de type glucagon, associé à des améliorations cardiométaboliques en population générale grâce à ses effets sur la perte de poids, la graisse hépatique et l’inflammation systémique. Cette étude pilote ACTGACTG Aids Clinical Trials Group, l’organisation américaine des centres de soins et d’essais cliniques sur le sida. https://actgnetwork.org/ A5371 de phase IIb, à un seul bras, s’intéresse aux effets du sémaglutide sur la teneur en triglycérides intrahépatiques (IHTG) quantifiée par imagerie par résonance magnétique-densité de protons de la graisse (IRM-PDFF) dans PVVIHPVVIH Personne vivant avec le VIH et MASLD. Les critères d’inclusion: ≥ 18 ans sous traitement antirétroviral (ART), adiposité centrale, résistance à l’insuline ou prédiabète et ≥ 5% d’IHTG sur IRM-PDFF. Tous les participants ont reçu du sémaglutide pendant 24 semaines (0,25 mg S1-2, 0,5 mg 2-4 semaines puis 1 mg SC par semaine à partir de la semaine 4). Les paramètres mesurés étaient : IHTG (lecture aveugle et centralisée), IMC, tour de taille, glycémie à jeun et lipides à S0 et S24. Les participants (51 inclus mais n = 49 analysés) avaient un âge médian de 52 ans, un IMC de 35 (31-39)kg/m2, 39% d’origine hispanique et 33 % de race noire/afro-américaine, 43% étaient des femmes cis ou trans et 82% étaient sous ART à base d’inhibiteurs de l’intégrase. Le sémaglutide a été bien toléré, avec seulement 2 événements indésirables de grade 3 éventuellement liés (1 nausée, 1 syndrome sérotoninergique) et aucun événement indésirable de grade 4. L’IHTG moyen de base (écart type) était de 12,7% (6,1%).
Le critère principal de jugement était les modifications de l’IHTG qui est rapportée dans le graphe: 58% avec >30% de réduction et 29% avec résolution de la MASLD.
La perte de poids moyenne était de 7,8 kg à S24 avec les chiffres les plus importants chez les femmes, hispaniques ou non hispaniques et age de >40 ans. Les améliorations de l’IHTG étaient corrélées à la perte de poids sous sémaglutide (r= 0,54, p <0,0001). Des améliorations significatives de la glycémie à jeun (surtout femme, noires, >40 ans) et des concentrations de triglycérides (surtout homme, hispanique, <40 ans) ont également été observées.
En conclusion, le sémaglutide à faible dose (1 mg par semaine) est un traitement pharmacologique sûr et efficace pour le MASLD à S24 et montre des preuves d’un bénéfice cardiométabolique plus large. Des données sur l’inflammation et la réponse immune sont nécessaires.
Cet article a été publié dans le e-journal de la Lettre de l’infectiologue consacré à la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 2024. Nous le reproduisons ici avec l’aimable autorisation d’Edimark.