Nathalie Bajos succède à Patrick Yeni à la tête du CNS

Nathalie Bajos a été nommée présidente du Conseil national du sida et des hépatites virales, par décret du président de la République daté du 21 février 2024. C’est la sixième présidente du Conseil, après Françoise Héritier, Alain Sobel, Jean-Albert Gastaut, Willy Rozenbaum et Patrick Yeni. Sa nomination intervient alors que les missions et la composition du CNS sont en cours de réorganisation afin d’étendre son champ aux questions liées à la santé sexuelle, indique le communiqué de presse du CNS.

Nathalie Bajos, présidente du Conseil national du sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. et des hépatites virales (CNS).
DR: CNSCNS Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) est une commission consultative indépendante composée de 26 membres, qui émet des Avis et des recommandations sur les questions posées à la société par ces épidémies. Il est consulté sur les programmes et plans de santé établis par les pouvoirs publics. Ses travaux sont adressés aux pouvoirs publics et à l’ensemble des acteurs concernés. Le Conseil participe à la réflexion sur les politiques publiques et œuvre au respect des principes éthiques fondamentaux et des droits des personnes. 2024.

Membre du CNS depuis juin 2022, Nathalie Bajos est la sociologue ès sexualités en France : co-responsable des enquêtes nationales sur les sexualités (1992, 2006 et 2023), elle est membre du groupe d’experts de l’Organisation mondiale pour la santé sur la sexualité et la santé sexuelle depuis 2019.

Directrice de recherche à l’Inserm et directrice d’études à l’EHESS, Nathalie Bajos a été directrice de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits du Défenseur des droits entre 2015 et 2018 et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes de 2013 à 2016. Elle a présidé la Commission santé publique et sciences de l’homme de l’ANRS (2009-2015).

Spécialiste du genre, ses recherches visent principalement à analyser la sexualité et les enjeux de santé qui s’y rattachent (contraception, avortement, VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. agressions sexuelles). Ses travaux portent sur la population générale, les minorités sexuelles et les personnes migrantes dans différents contextes (France, Europe, Afrique sub-saharienne, États-Unis). Elle a cosigné pour Transcriptases n°144 un article sur le TaspTasp «Treatement as Prevention», le traitement comme prévention. La base du Tasp a été établie en 2000 avec la publication de l’étude Quinn dans le New England Journal of Medicine, portant sur une cohorte de couples hétérosexuels sérodifférents en Ouganda, qui conclut que «la charge virale est le prédicteur majeur du risque de transmission hétérosexuel du VIH1 et que la transmission est rare chez les personnes chez lesquelles le niveau de charge virale est inférieur à 1 500 copies/mL». Cette observation a été, avec d’autres, traduite en conseil préventif par la Commission suisse du sida, le fameux «Swiss statement». En France en 2010, 86 % des personnes prises en charge ont une CV indétectable, et 94 % une CV de moins de 500 copies. Ce ne sont pas tant les personnes séropositives dépistées et traitées qui transmettent le VIH mais eux et celles qui ignorent leur statut ( entre 30 000 et 50 000 en France). après la XVIIIe Conférence internationale sur le sida à Vienne.