Résistances transmises et premières lignes d’inhibiteurs d’intégrase en Europe

Les schémas thérapeutiques à base d’inhibiteurs de l’intégrase (INI) sont recommandés pour les traitements antirétroviraux (ARV) de première ligne. L’objectif de cette étude était d’étudier la prévalence de la résistance transmise aux INI et aux INTI en traitement de fond chez les patients nouvellement diagnostiqués naïfs d’ARV.

D’après de Salazar A et al. Abstr. 516 actualisé

MeditRes HIV est un consortium qui inclut des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) naïfs de traitement antirétroviral qui ont été nouvellement diagnostiquées en France, en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne au cours des années 2018-2021. La transcriptase inverse (RT), la protéase (Pro) et l’Intégrase ont été séquencées selon les méthodologies standard utilisées dans les centres participants.

Résistance transmise aux INI en 1ère ligne de traitement en Europe

Pour évaluer la prévalence des mutations de résistance, les auteurs ont utilisé les outils CPR (Calibrated Population Resistance) (intégrase et RT-Pro) disponibles sur le site Web de Stanford HIV. Pour évaluer la résistance transmise cliniquement pertinente, ils ont utilisé l’algorithme HIVDB de Stanford v.9.0.

Au total, ont été inclus 2 705 patients pour lesquels des données sur l’intégrase et la RT étaient disponibles. Au moment du diagnostic, 72,2% étaient des hommes, l’âge médian était de 37 ans [30-48] et la charge virale médiane était de 108 006 copies/mL [25 350-420 968] ; 56,3 % des patients étaient infectés par des sous-types B.

Résistance transmise aux INI en 1ère ligne de traitement en Europe

La prévalence des mutations associées à une résistance aux INI était de 0,23% (T66I, n=1 ; T66A, n=1 ; E138T, n=1, E138K n=1, E92Q n=1 et R263K n=1). La prévalence des mutations pour les INTI était de 3,73 % (M184V n=23, 0,85 % ; M184I n=5, 0,18 % ; K65R n=1, 0,04 % ; tous TAMS n=72, 2,66 %). La résistance cliniquement pertinente, définie comme tout niveau de résistance pour l’interprétation de Stanford >= 3, était de 2,42 % pour les INI (0,18 % pour le dolutégravir et le bictégravir ; 2,29 % pour le raltégravir ; 2,33 % pour l’elvitégravir), et de 1,76 % pour les INTI (0,89 % pour le TDF/TAF ; 1,81 % pour l’abacavir ; 1,15 % pour 3TC/FTC).

Résistance transmise aux INI en 1ère ligne de traitement en Europe

Au total, il s’agit des données les plus récentes sur la résistance médicamenteuse transmise pour les INI en Europe méditerranéenne. Compte tenu de la faible prévalence de la résistance cliniquement pertinente aux inhibiteurs d’intégrase de deuxième génération et aux INTI de première ligne, dans les années 2018-2021, il apparait très peu probable qu’un patient nouvellement diagnostiqué dans ces pays présente une résistance initiale à un traitement ARV de première ligne comportant des INI de deuxième génération (dolutégravir et bictégravir).

Cet article a été publié initialement dans le e-journal de « La Lettre de l’infectiologue » couvrant la conférence, nous le reproduisons ici avec leur aimable autorisation.