Prep : Le cabotegravir en injection plus efficace que les comprimés pour les femmes

Les résultats de l’étude HPTN 084 confirment la très grande efficacité de la Prep en version injectable, chez les femmes africaines cette fois.

En effet, dans l’étude lancée en novembre 2017, le cabotégravir à action prolongée (ViiV Healthcare), injecté toutes les huit semaines, s’est avéré à 89% plus efficace que la PrepPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. quotidienne sous forme de cachets (fumarate de ténofovir disoproxil / emtricitabine) pour prévenir l’infection par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi.

Quatre infections par le VIH ont été recensées parmi les femmes ayant reçu l’injection, contre 34 chez celles qui prenaient tous les jours un comprimé. Le risque de contamination était donc neuf fois inférieur avec le cabotegravir.

Les deux formes de Prep ont néanmoins toutes deux confirmé leur très grande efficacité au cours de la phase III de l’essai en double aveugleDouble aveugle L'étude avec répartition aléatoire, randomisé ou en double insu (ou en double aveugle) est une démarche expérimentale utilisée en recherche médicale et pharmaceutique faisant que ni le patient ni le médecin ne sait quel traitement est pris : traitement A ou B, traitement A ou placébo. qui comprenait 3223 femmes âgées de 18 à 45 ans exposées face au VIH et vivant dans sept pays d’Afrique subsaharienne (Botswana, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Eswatini, Ouganda et Zimbabwe).

Suite aux très bons résultats de cette analyse intermédiaire, le comité indépendant de surveillance de la sécurité et des données de l’essai a recommandé que toutes les participantes de l’étude puissent savoir quels médicaments elles avaient reçu jusqu’à présent et que celles sous Prep orale puissent avoir accès aux injections de cabotégravir.

Des résultats «extrêmement importants» pour l’Onusida

Winnie Byanyima, directrice exécutive de L’Onusida, a déclaré que ces résultats étaient «extrêmement importants»: «L’Onusida demande depuis longtemps des options supplémentaires, acceptables et efficaces de prévention du VIH pour les femmes et cet antirétroviral pourrait vraiment changer la donne. Si les donateurs et les pays investissent dans la démocratisation de l’accès à une Prep injectable destinée aux femmes exposées à un risque élevé de contamination au VIH, alors cela permettrait de baisser considérablement les nouvelles infections.» 

Ces nouvelles font suite à l’annonce, à l’occasion de AIDS 2020, des très bons résultats du cabotégravir chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et chez les femmes transgenres. Les résultats de l’étude HPTN 083 ont en effet montré que le cabotegravir injecté tous les deux mois était 69% plus efficace que les comprimés à base de ténofovir et d’emtricitabine pris quotidiennement pour prévenir l’infection par le VIH.

Dans les deux études, l’efficacité supérieure de l’injection est probablement due aux problèmes d’observance des personnes prenant des pilules, malgré une adhérence plus élevée que dans de précédentes études. Les tests effectués sur un sous-ensemble de 362 femmes ayant reçu des cachets de Truvada® ont révélé que 64% des échantillons sanguins contenaient du ténofovir à un niveau détectable, et que le niveau de 48% d’entre eux indiquait une utilisation quotidienne.

Selon ViiV Healthcare, le cabotégravir pourrait être disponible au début de l’année 2022 aux Etats-Unis.