Modification de la masse corporelle et risque cardiovasculaire dans la cohorte D:A:D

Le but de l’étude D:A:D (Data Collection o­n Adverse events of Anti-HIV Drugs) est d’évaluer l’effet des changements d’indice de masse corporelle (IMC) à partir de l’IMC initial sur le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) et de diabète.

D’après Petoumenos K et al., abstr. 83, actualisé, CROI 2020.

En population générale, un IMC élevé est associé à un risque accru de diabète et de maladies cardiovasculaires. Un IMC faible est associé à une mortalité accrue dans la population générale et est également associé au risque de pathologies cardiovasculaires, de cancer et à la mortalité chez les personnes vivant avec le VIH  

Tous les participants de l’étude D:A:D sous antirétroviraux avec au moins deux mesures d’IMC disponibles et au moins un an de suivi supplémentaire après l’entrée dans la cohorte [1999 – 2009] ont été inclus. Les patients avec MCV ou diabète déjà connus étaient exclus. Les critères d’évaluation étaient «premier événement MCV» (composite d’infarctus du myocarde / accident vasculaire cérébral / procédure cardiovasculaire invasive) et «premier événement lié à un diabète»: soit glucose à jeun >7,0 mmol/L à au moins 2 reprises, ou une seule valeur d’hémoglobine A1c >6,5%, ou symptômes avec un taux de glucose aléatoire >11,1mmol/L, ou test au glucose oral de 2h >11,1mmol/L ou utilisation de médicaments antidiabétiques.

Les participants ont été stratifiés en fonction de leur IMC de base <20, 20-24,9, 25-29,9 et >30kg/m2.

Au total, 43011 participants ont été inclus avec 2104 événements cardiovasculaires et 1583 événements liés au diabète au cours de 365287 et 354898 années-personnes de suivi (taux: MCV 5,8/1000 (intervalle de confiance (IC) à 95% de 5,5 à 6,0); diabète 4,5/1000 (IC à 95%) 4.2–4.7)). Les participants étaient en grande partie des hommes (74%) avec un âge moyen initial de 40 ans et un IMC médian de base à 23 kg/m2 (IQR: 21,0-25,3).

Il n’a pas été démontré de risque accru de MCV avec l’augmentation de l’IMC dans toutes les strates de base de l’IMC. En revanche, une augmentation de l’IMC était associée à un risque accru de diabète dans toutes les strates d’IMC de base. Bien que l’augmentation de l’IMC quelque soit l’IMC de base n’était pas associée à un risque accru de MCV, ces changements étaient systématiquement associés à un risque accru de diabète.

Une analyse plus approfondie du changement de poids selon le type d’antirétroviraux reçus et des événements cliniques est nécessaire.

Cet article a été publié dans la Lettre de l’infectiologue consacrée à la CROI 2020. Nous le reproduisons avec leur aimable autorisation.