En effet, sur le plan pharmacologique elle permet une imprégnation continue d’une des principales ‘’portes d’entrée’’ du virus dans l’organisme tout en réduisant considérablement les risques d’intolérance systémique. Parmi les femmes incluses dans l’étude ASPIRE qui ont été contaminées par le VIH au cours de celle-ci, le maintien de la sensibilité des virus aux INNTIs s’est posée, d’une part parce que cette classe d’ARVs est largement utilisée dans le monde et singulièrement en Afrique et, d’autre part, à cause de l’expérience parfois rapportée de résistance aux INNRTIs chez des femmes ayant reçu de la NVP lors d’accouchement en prévention d’une TME.
Un suivi a pu être pratiqué chez 168 femmes ayant été contaminées durant l’essai et parmi celles-ci 158 ont bénéficié d’au moins une mesure de charge virale et ont été incluses dans un suivi longitudinal de cohorte. De manière étonnante (ou rassurante ?) Aucune différence sur le délai moyen pour atteindre l’indétectabilité virale (90 jours) n’a été observé entre le groupe DPV et le groupe placébo (sans DPV). Sur 14 échecs (8 rebonds et 6 jamais indétectables), pas de différence, là encore, avec le placébo (17 vs 23%). Des mutations de résistances aux INNTIs sont apparues chez 18/158 femmes sans qu’un des deux groupes soit plus touché que l’autre.
Les auteurs en concluent qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes de femmes suivies dans cette étude sur la réponse virologique et la fréquence des échecs, qu’il n’y pas de preuve évidente que l’existence de mutations aux INNTIs au moment de la séroconversion et que, par conséquent, l’utilisation de DPV par voie vaginale reste d’actualité, même si un suivi plus stricte devrait être recommandé dans ces circonstances.
Bibliographie
Riddler S. et al, Abstract 952.
Le e-journal de Edimark, en direct de Seattle, pour la CROI 2017, avec Gilles Pialoux, rédacteur en chef de Vih.org.