CROI 2014: Résultats complémentaires de deux traitements contre l’hépatite C en co-infection VIH/VHC

Les premiers résultats de deux essais, ANRS-HC26 TelapreVIH et ANRS-HC 27 BocepreVIH, présentés à la conférence de la CROI 2013 donnaient de bons résultats sur des associations de médicaments comprenant des nouvelles molécules anti-hépatite, le bocéprévir et le télaprévir, chez des patients co-infectés par le VIH et le VHC et en échec d’un premier traitement.

Cette année des résultats complémentaires présentés à la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. vont dans le sens des résultats de l’an passé1Cf note de presse du 8 mars 2013 (http://anrs.fr/Rubriques-transversales/Presse) et valident l’intérêt d’utiliser les nouvelles molécules anti-VHC chez les patients co-infectés.

Respectivement 64 et 69 patients ont suivi un traitement composé de peginterféron-ribavirine-bocéprévir  [essai thérapeutique ANRS-HC 27 BocepreVIH avec comme investigateur coordonnateur principal le Docteur Isabelle Poizot-Martin (Hôpital Sainte Marguerite, Marseille)] ou de peginterféron-ribavirine-télaprévir [ANRS-HC26 TelapreVIH dont l’investigateur coordonnateur principal est le Docteur Laurent Cotte (Hôpital de la Croix-Rousse, INSERMInserm Institut national de la recherche médicale. U1052, Lyon)]. La durée totale du traitement, était comprise entre 48 et 72 semaines. Les résultats présentés cette année sont définitifs pour le télaprévir.

Les résultats montrent, que 34 patients de l’essai ANRS HC27 Boceprevih, soit 53% d’entre eux, présentent une réponse virologique soutenue (une indétectabilité de l’ARN-VHC) 12 semaines après l’arrêt de la trithérapie. Aucun échappement virologique pour le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. ou décès n’est constaté. L’évaluation de l’efficacité du traitement doit continuer afin de s’assurer du maintien, 24 semaines après l’arrêt du traitement, du taux d’ARN-VHC sous le seuil de détection.2Boceprevir for Previously Treated HCV-HIV Coinfected Patients : the ANRS-HC27 BocepreVIH Trial
Isabelle Poizot-Martin1,2, Eric Bellissant3,4, Philippe Colson5,6, Alain Renault3,4, Lionel Piroth7, Caroline Solas8,9, Marc Bourlière10, Rodolphe Garraffo11, Philippe Halfon12, Jean-Michel Molina13,14, and the ANRS HC27 BOCEPREVIH Study Group
1Aix Marseille University, APHM Sainte-Marguerite, Service d’Immuno-hématologie Clinique, Marseille, France ~ 2INSERM U912 (SESSTIM) Marseille, France ~ 3Rennes 1 University, Rennes, France. Rennes University Hospital, Department of Clinical Pharmacology, Rennes, France ~ 4INSERM 0203 CIC-P Clinical Investigation Centre, Rennes, France ~ 5Aix Marseille University, AP-HM Timone, Fédération de Microbiologie Hospitalière, Marseille, France ~ 6URMITE UM 63 CNRSCNRS Centre national de la recherche scientifique. 7278 IRD 198 INSERM 1095, Marseille, France ~ 7Infectious Diseases Department, University Hospital, Dijon, France ~ 8Aix Marseille Univ, APHM Timone, Service de Pharmacocinétique et Toxicologie, Marseille, France ~ 9CRO2 INSERM U911, Marseille, France ~ 10Service d’Hépato-Gastro-Entérologie, Hôpital Saint-Joseph, Marseille, France ~ 11Faculty of Medecine of Nice, Hôpital Pasteur, Laboratoire de pharmacologie, Nice, France ~ 12Hôpital Européen, Marseille, France ~ 13Infectious Diseases Unit, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) – Saint-Louis Hospital, Paris, France ~ 14Paris VII – Denis Diderot University, Paris, France

L’association PegIFN-RBV-télaprévir évaluée dans l’essai ANRS-HC26 TelapreVIH montre également une excellente efficacité chez 55 patients, soit 80% d’entre eux, pour lesquels l’ARN-VHC reste indétectable 24 semaines après l’arrêt du traitement.3Telaprevir in Treatment-Experienced HIV-HCV G1 Coinfected Patients (ANRS HC26 TelapreVIH)
L. Cotte1, C. Vincent2, P. Sogni3, I. Fournier2, H. Aumaitre4, P. De Truchis5, I. Rosa6, S. Chevaliez7, JP Aboulker2, JM. Molina8 and the ANRS HC26 study group
1Hospices Civils de Lyon, Croix-Rousse Hospital and INSERM U1052, Lyon, France ~ 2INSERM SC10-US019, Villejuif, France ~ 3Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Cochin Hospital and Paris Descartes University, Paris, France ~ 4Saint Jean Hospital, Perpignan, France ~ 5Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Raymond Poincaré Hospital, Garches, France ~ 6Centre Hospitalier Intercommunal, Créteil, France ~ 7Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Henri Mondor Hospital, Créteil, France ~ 8Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Saint-Louis Hospital and University of Paris VII Denis Diderot, Paris, France

Chez des patients co-infectés par le VIH, l’efficacité de ces deux traitements sur le VHC semble similaire à celle observée chez les sujets infectés par le seul VHC. Cependant, des effets secondaires obligent à  l’arrêt du traitement chez 14% des patients recevant peginterféron-ribavirine-bocéprévir  et 20% sous peginterféron-ribavirine-télaprévir. Une altération minime mais significative de la fonction rénale a été observée chez les patients recevant du télaprévir. Une étude a donc été menée afin de comprendre cette altération déjà rapportée chez les patients mono-infectés. Les résultats suggèrent que l’association PegIFN-RBV-télaprévir augmenterait les concentrations de ribavirine ce qui majorerait la toxicité hématologique de cette dernière. 4Telaprevir Increases Ribavirin Toxicity through eGFR Decrease in HIV-HCV Coinfected Patients
L. Cotte1,2, A. Barrail-Tran3,4, C. Vincent5, M. Valantin6,7; I. Fournier5, K. Lacombe8, S. Chevaliez9,10, JP. Aboulker5, A. Taburet3,4, J. Molina11,12
1Infectious Diseases, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France ~ 2U1052, INSERM, Lyon, France ~ 3Clinical Pharmacy, Kremlin Bicêtre, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France ~ 4Ea4123, Faculty of Pharmacy, Paris-Sud Univ., Chatenay Malabry, France ~ 5SC10-US019, INSERM, Villejuif, France ~ 6Pitié-Salpêtrière Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France ~ 7Umr-s943, INSERM, Paris, France ~ 8Saint-Antoine Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France ~ 9Henri Mondor Hospital, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Créteil, France ~ 10U955, INSERM, Créteil, France ~ 11Saint-Louis Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris (-AP-HP), Paris, France ~ 12Univ. Of Paris VII Denis Diderot, Paris, France.

Ces résultats montrent que l’utilisation de nouvelles molécules contre le VHC chez les patients co-infectés peut permettre d’obtenir des taux d’éradication du VHC plus important qu’avec les traitements traditionnels. L’arrivée de nouvelles classes de molécules permettra encore d’améliorer les résultats obtenus dans ces deux essais.