Dans sa dernière campagne, L’Inpes a choisi de communiquer autour du chiffre de 50.000 personnes qui vivraient avec le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. sans le savoir. Ce chiffre inclut les personnes qui connaissent leur statut, mais qui, pour une raison ou une autre, ont choisi de ne pas se faire suivre (Les «autruches», comme les appellent les chercheurs). Rappelons qu’environ 150.000 personnes vivent avec le VIH en France.
Caroline Semaille, chercheuse à l’InVS, s’est basée sur une enquête de prévalence des hépatites B et C pour l’estimation de la prévalence à VIH non diagnostiquée. Réalisée en 2004, cette enquête s’adressait à des assurés sociaux en France métropolitaine et mentionnait explicitement la sérologie VIH dans la notice accompagnant le courrier. L’enquête invitait par courrier les assurés sociaux à se présenter dans un CES, où était réalisée la prise de sang.
Près de 12.000 sérums ont ainsi été testés pour le VIH par le CNR de Tours, grâce à la sérothèque de l’enquête.
Une hypothèse audacieuse
Résultats, 18 personnes ont été diagnostiquées séropositives soient à 0,065% (IC: 0,03-0,16).
L’audacieuse hypothèse de la chercheuse, malheureusement non vérifiable, est que ce chiffre pourrait représenter les infections par le VIH non diagnostiquées. En effet, les personnes atteintes et suivies ne se présenteraient pas dans un bilan de santé dans un CES (condition de l’enquête), et les personnes qui connaissent leur statut mais ne sont pas suivies (les «autruches») sont sans doute peu enclines à répondre à une invitation pour un bilan de santé. Ce qui laisse, parmi les répondants, les personnes qui ignorent leur séropositivité.
Ainsi, si on accepte cette hypothèse, la prévalence des personnes des infections à VIH non diagnostiquées en France métropolitaine serait de 29.000 personnes (11.000 – 71.000).
L’enquête permet de savoir également que ces personnes seraient majoritairement des hommes, homosexuels et hétérosexuels, et des personnes nées en Afrique subsaharienne. Et que la moitié d’entre eux seraient en Île-de-France.