Un avis1Vaincre l’épidémie mondiale de sida par des investissements innovants (PDF, 180Ko) qui a été, selon, le CNSCNS Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) est une commission consultative indépendante composée de 26 membres, qui émet des Avis et des recommandations sur les questions posées à la société par ces épidémies. Il est consulté sur les programmes et plans de santé établis par les pouvoirs publics. Ses travaux sont adressés aux pouvoirs publics et à l’ensemble des acteurs concernés. Le Conseil participe à la réflexion sur les politiques publiques et œuvre au respect des principes éthiques fondamentaux et des droits des personnes. sollicité par la Présidence de la République française, cette même Présidence qui va dans quelques jours ouvrir ce nouveau G20 dont l’un des thèmes est précisément les « investissements innovants ». Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre le vih, il est vrai qu’il est démontré que l’opportunité de faire régresser l’épidémie mondiale de sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. existe. Notamment par le dépistage et le TasPTasp «Treatement as Prevention», le traitement comme prévention. La base du Tasp a été établie en 2000 avec la publication de l’étude Quinn dans le New England Journal of Medicine, portant sur une cohorte de couples hétérosexuels sérodifférents en Ouganda, qui conclut que «la charge virale est le prédicteur majeur du risque de transmission hétérosexuel du VIH1 et que la transmission est rare chez les personnes chez lesquelles le niveau de charge virale est inférieur à 1 500 copies/mL». Cette observation a été, avec d’autres, traduite en conseil préventif par la Commission suisse du sida, le fameux «Swiss statement». En France en 2010, 86 % des personnes prises en charge ont une CV indétectable, et 94 % une CV de moins de 500 copies. Ce ne sont pas tant les personnes séropositives dépistées et traitées qui transmettent le VIH mais eux et celles qui ignorent leur statut ( entre 30 000 et 50 000 en France). ou le traitement des personnes infectées réduit très fortement le risque de transmission à autrui comme l’a démontré récemment l’essai HPTN 052 (92 % de réduction du risque de transmission du VIH).
L’accès le plus large possible au dépistage, comme outil de prévention et moyen d’accès aux soins, mais plus généralement aux antirétroviraux pour les personnes qui en ont besoin est le moyen décisif d’enrayer la dynamique de l’épidémie. Un moyen décisif mais qui fait se modifier les lignes et les perspectives de financement de cet accès aux ARV dans les pays du sud. Modification à la hausse, bien sur, d’où la nécessité d’innover dans la recherche de fonds. Les enjeux sont connus : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le développement massif des programmes de prévention, dépistage et d’accès au traitement peut permettre d’éviter la moitié des 62 millions de nouvelles contaminations prévues entre 2005 et 2015. Mais on dénombre au moins 10 millions de personnes, dans les conditions actuelles qui ne prennent pas en compte les nouvelles stratégies de prévention, celles qui ont cruellement besoin de traitement antirétroviral.
Parmi les propositions du CNS figure bien sur la création d’une taxe sur les transactions financières, la programmation d’investissements pluriannuels à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, la baisse des prix des médicaments, et une gouvernance mondiale renouvelée. Selon le CNS : «L’ensemble des acteurs, pays donateurs et bénéficiaires, organisations internationales doivent aujourd’hui assumer leur responsabilité pour relancer spectaculairement leur engagement. L’adoption de la taxe sur les transactions financières au service du développement doit contribuer à la dynamique de cette mobilisation commune.»
Reste à savoir si l’avis du CNS aura le moindre impact sur les décideurs du G20.
> Lire l’avis du CNS : Vaincre l’épidémie mondiale de sida par des investissements innovants (PDF, 180Ko)