ERAMUNE-01 (Europe) et 02 (Etats-Unis) concernent des patients ayant au moins trois ans de traitement antirétroviral (ARV) associant trois molécules, une charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. inférieure à 500 copies/ml depuis au moins trois avant l’entrée dans l’essai et un nombre de lymphocytes T CD4+ supérieur ou égal à 350/mm3. Ces essais testent la combinaison de deux stratégies :
– Intensification du traitement par l’ajout, aux ARV que le patient prend déjà, de deux molécules des nouvelles classes thérapeutiques : un inhibiteur d’intégrase (raltégravir, Isentress®) et un inhibiteur d’entrée (maraviroc, Celsentri®). Le but de cette intensification est d’empêcher au maximum le virus de se répliquer.
– Intervention immunologique, cherchant à activer les cellules réservoir du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi.
Pour l’essai ERAMUNE-01, cette immuno-intervention utilise l’interleukine IL-7 humaine recombinante dont les essais cliniques ont donné des résultats encourageants. L’IL-7 doit permettre «en induisant la réplication du VIH dans les cellules latentes infectées du réservoir, d’exposer les cellules infectées à leur élimination du système immunitaire et, donc, à la réduction du réservoir viral, pouvant mener, à terme, à l’éradication».
«La nouveauté de cette approche est triple, indique Christine Katlama. Premièrement, par l’utilisation d’une thérapie antirétrovirale très efficace combinant des molécules ciblant différentes enzymes du VIH (…). Deuxièmement, par l’addition d’une thérapie immunomodulatrice ciblant spécifiquement les réservoirs viraux. Enfin, par la sélection rigoureuse de patients présentant déjà un niveau de remplissage du réservoir faible…»
Le réservoir sera mesuré, dans le sang et les compartiments profonds, le but étant une réduction de ces réservoirs supérieure à 0,5log (33%). Cela permettra de juger si cette stratégie thérapeutique est prometteuse ou non.
L’essai ERAMUNE-02 se déroulera en parallèle aux Etats-Unis. L’intervention immunologique utilise le vaccin adénoviral recombinant 5 du NIH. Les deux essais de ce programme, à l’étude depuis trois ans, dureront un peu plus d’un an.
> A la fois en France et aux Etats-Unis : deux études d’éradication du VIH sont lancées / B. Vuaille. – Le Quotidien du Médecin, 18 octobre 2010, n° 8838, p. 6.
> Réservoirs du VIH : lancement de deux études d’éradiction / CNRSCNRS Centre national de la recherche scientifique. Femmes et sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome.