Allongement de l’espace PR
L’allongement de l’espace PR, témoin de troubles de la conduction, expose à des blocs auriculoventriculaires. Les patients à risque sont ceux ayant un trouble de la conduction préexistant ou ceux prenant des médicaments qui diminuent la conduction auriculoventriculaire. Sont en cause notamment les antiaryhtmiques de classe IA comme l’hydroquinidine (Serecor®) et la disopyramide (Rythmodan®) ou de classe III comme l’amiodarone (Cordarone®), le sotalol (Sotalex®), etc.
Dans une étude contrôlée avec placeboPlacebo Substance inerte, sans activité pharmacologique, ayant la même apparence que le produit auquel on souhaite le comparer. (NDR rien à voir avec le groupe de rock alternatif formé en 1994 à Londres par Brian Molko et Stefan Olsdal.) et traitement actif (moxifloxacine à 400 mg) à quatre bras, menée en double insu chez des volontaires sains, hommes et femmes, âgés de 18 à 55 ans, un allongement de l’intervalle PR de plus de 200 msec a été observé chez 40 % des sujets recevant une dose thérapeutique de l’association Invirase®-ritonavir (1000/100 mg deux fois par jour) et 47 % des sujets recevant une dose suprathérapeutique de la même association (1500/100 mg deux fois par jour) au jour trois comparativement à 3 % des sujets du groupe témoin recevant un traitement actif (moxifloxacine) et 5 % des sujets du groupe placebo.
Allongement de l’espace QT
Cet allongement est source de torsades de pointe, parfois mortelles. Les patients à risques sont ceux qui ont un intervalle QT long préexistant ou ceux qui prennent qui allongent l’intervalle QT, ou entraînent des bradycardies ou des hypokaliémies.
Dans la même étude canadienne, un allongement maximal moyen de l’intervalle QT de 18,9 msec, 30,2 msec et 12,2 msec a été observé dans les groupes recevant respectivement la dose de 1000/100 mg de Invirase®-ritonavir, la dose de 1500/100 mg et la moxifloxacine (groupe témoin positif).
D’autres inhibiteurs de protéase augmentent l’intervalle QT tels que le lopinavir (Kaletra®), le darunavir (Prezista®) et l’atazanavir (Reyataz®).
Chez les patients infectés par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. présentant des risques, des précautions d’emploi sont donc justifiées et un suivi cardiologique important.
> Association entre Invirase® (mésylate de saquinavir) et un allongement significatif et proportionnel à la dose des intervalles QT et PR chez des volontaires sains / Santé Canada, 14 avril 2010.