A l’initiative du NIH américain, un projet de décryptage du microbiome humain utilisant des outils de biologie moléculaire est en cours. Le microbiome ou écosystème bactérien humain est l’ensemble des collectivités de microbes qui existent à l’extérieur comme à l’intérieur du corps humain. Dans ce cadre, un travail a été mené sur le microbiome pénien.
Lance Price et son équipe ont analysé les microbiotes (bactéries du microbiome) du pénis chez douze hommes ougandais séronégatifs pour le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. avant et après circoncision.
Parmi les quarante-deux familles bactériennes identifiées, les plus représentées sont les Pseudomonas et les Oxalobacter, indépendamment du statut par rapport à la circoncision.
La circoncision est associée à une diminution significative des familles de bactéries anaérobies. Deux familles en particulier, les Clostridiales et les Prevotella, ne sont abondantes que chez les hommes non circoncis. Dans ces familles, sont identifiées de nombreuses bactéries du genre anaérobie associées à la vaginose bactérienne : Anaerococcus spp., Finegoldia spp., Peptoniphilus spp. et Prevatelle spp. Ceci corrobore les observations constatant une réduction des vaginoses bactériennes chez les femmes dont le partenaire est circoncis.
Les auteurs concluent que « le micro-environnement anoxique dans l’espace sous-prépucien est favorable au développement des bactéries pro-inflammatoires. Celles-ci peuvent activer les cellules de Langerhans, cellules qui présentent le VIH aux lymphocytes T CD4+ dans les ganglions lymphatiques. De ce fait, la réduction des bactéries anaérobies après la circoncision peut jouer un rôle dans la protection contre le VIH ou même d’autres infections sexuellement transmissibles.«
Ce mécanisme de modification du microbiome pénien s’ajouterait aux deux déjà décrits pour expliquer l’efficacité de la circoncision dans la prévention de la transmission sexuelle femme-homme du VIH : la réduction de la surface muqueuse pénienne exposée aux sécrétions vaginales et la kératinisation de la muqueuse du gland.
> The effects of circumcision on the penis microbiome (PDF, en anglais, 648Ko) / L. B. Price et all. – PloS One, 6 janvier 2010, vol. 5, n° 1 e8422. – 12 p.