Pourquoi l’incidence constitue un indicateur direct de la transmission actuelle de l’infection par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi.
Depuis 2003, les tendances en France de la progression de l’infection ont été observées à partir des nouveaux diagnostics de séropositivité dans les différents groupes de population, au travers du système de déclaration obligatoire. Mais, par définition, les nouveaux diagnostics ne sont observables que pour des personnes dépistées. Ainsi, leur nombre ne recouvre que partiellement le nombre de personnes nouvellement contaminées et concernent aussi bien des infections survenues dans l’année que des infections survenues plusieurs années auparavant.
Au contraire, les estimations d’incidence de l’infection par le VIH expriment le nombre de personnes qui se sont contaminées une année donnée, qu’elles aient été diagnostiquées ou non.
En quoi ce nouvel indicateur est utile?
Cette information permet de mesurer l’importance de la transmission actuelle de l’infection dans les différentes populations. Elle permet donc de savoir qui s’infecte aujourd’hui et en quelle proportion. En les combinant à la surveillance des diagnostics et aux enquêtes sur les comportements, ces données d’incidence pourront être suivies au cours du temps pour mieux décrire les dynamiques de la transmission du virus en France. Elles contribueront à élaborer et évaluer des programmes de lutte contre l’infection en direction des populations particulièrement exposées au risque d’infection par le VIH.
Sur quoi repose la méthode d’estimation?
La méthode repose sur l’utilisation d’un test d’infection récente au sein des nouveaux diagnostics VIH. Le test d’infection récente, développé par le centre national de référence du VIH, a été d’emblée intégré au dispositif de déclaration obligatoire de l’infection par le VIH. Ce test permet de distinguer biologiquement les personnes infectées récemment – en moyenne depuis moins de 6 mois – de celles infectées longtemps avant que le diagnostic ne soit posé. Le résultat du test, combiné aux caractéristiques des patients recueillies par les cliniciens à l’occasion de la découverte de séropositivité, est utilisé dans un modèle mathématique d’estimation de l’incidence de l’infection par le VIH. Ce modèle, élaboré par les centres de contrôle et de prévention des maladies aux Etats-Unis (CDC), a été adapté au contexte français par l’InVS. Le projet a été suivi dans le cadre d’un groupe de travail de l’agence nationale de recherche sur le SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. et les hépatites virales (ANRS).Le modèle est basé sur l’extrapolation du nombre de diagnostics classés en infection récente pour obtenir le nombre de nouvelles contaminations dans la population française. Il tient compte des antécédents de dépistage et du stade clinique déclarés au moment du diagnostic, ainsi que de la sous-déclaration globale du système de surveillance. Il fournit des estimations du nombre annuel de nouvelles contaminations en France depuis 2003, par groupes de population.
Que nous apprennent les premières estimations d’incidence du VIH en France?
L’incidence a été estimée à environ 7 000 personnes contaminées par le VIH en 2008, ce qui représente 17 contaminations annuelles pour 100 000 personnes. L’incidence a diminué au cours des 5 dernières années, passant d’environ 9 000 contaminations en 2003 à 7 000 en 2008. Les deux populations les plus touchées sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes d’Afrique subsaharienne.
> Tous les résultats sont disponibles dans la synthèse Estimation de l’incidence de l’infection par le VIH en France à l’aide d’un test d’infection récente (PDF, 108Ko) disponible sur le site web de l’InVS.
> Lire l’article de Michel Ohayon sur le site de Sida Info Service: VIH : comment interpréter l’incidence.