Les dons peuvent être recueillis sur le numéro d’appel gratuit emblématique du 110 mais aussi par SMS en tapant «don» au 33.000 ou par carte bancaire sur le site http://2009.sidaction.org.
Ce Sidaction 2009 est aussi le premier depuis que le prix Nobel de Médecine est revenu à deux des codécouvreurs du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, marraine de VIH.org.
L’occasion éventuellement de tester l’influence du prix Nobel sur l’image publique de la lutte contre le SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. Le tout par temps de crise… L’occasion aussi de mettre le focus sur un certain nombre de points de la lutte contre le sida. VIH.org, dans cette édition, met l’accent sur un des pays d’Afrique francophone parmi les plus touchés en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso.
Une baisse constante de la séroprévalence
Le pays des hommes intègres est souvent cité en exemple pour la baisse de séroprévalence constante depuis 10 ans avec un taux au Burkina Faso en 2008 évalué à moins de 2% (1.54 % selon le modèle spectrum) même s’il existe une grande disparité. En effet, la région centrale de Ouagadougou voit des prévalences approcher 6% en populations sentinelles, alors que dans les régions sahéliennes ce taux est inférieur à 1%. Il existe comme dans d’autres pays d’Afrique d’inquiétants foyers de concentration de l’épidémie dans des groupes plus exposés et/ou plus vulnérables à l’image des travailleur(euse)s du sexe, des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), des détenus, des orpailleurs, de certaines catégories de personnels en uniformes… mais la baisse de prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. de l’infection à VIH observée depuis 10 ans au Burkina Faso (7.17 % en 1997/ -2% en 2008) est sujet à interprétation et probablement multifactorielle.
Volonté politique
Parmi les principaux facteurs, outre la modification… des méthodes de calcul de la prévalence, il faut noter l’importante mortalité liée au VIH avant 2003 (date de la mise en place de l’initiative d’accès aux ARV à l’échelle du pays), mais aussi une volonté politique claire du Burkina pour passer à l’échelle les interventions de prévention et de prise en charge du VIH.
Pour ne citer qu’un exemple, personne en Afrique ou dans le reste du monde n’a oublié la campagne qui accompagnait la CISMA de 2001 à Ouagadougou ou le président du Burkina Faso, Blaise Campaoré, posait dans une campagne de sensibilisation avec une personne atteinte (Christine Kafando) actuelle présidente de l’association AED à Bobo Dioulasso.
Couverture antirétrovirale
Un autre élément d’évolution est particulièrement marquant au Burkina Faso, c’est celui de la proportion de personne ayant accès aux traitements antirétroviraux. Cette couverture antirétrovirale est évaluée fin 2008 à près de 44% et les deux grandes villes de Ouagadougou et de Bobo dioulasso centralisent près de 80% des patients traités. A l’hôpital de jour de Bobo Dioulasso, dont l’hôpital Tenon est partenaire dans le cadre d’une convention Esther, 74 % des personnes atteintes suivies dans cette importante cohorte sont sous traitement antirétroviral (1959 personnes à la date du 04 mars 2009).
Pour rentrer d’une mission avec les membres de l’équipe habitués à faire le trajet Paris Bobo Dioulasso et le Directeur de l’hôpital Tenon dans le cadre d’Esther, je peux attester de l’énergie développée par le responsable de l’hôpital de jour Adrien Sawadogo et toute son équipe de soignants ou de médiatrices au sein des politiques de lutte contre le sida.
Collaboration Nord-Sud
Le Sidaction dans son implication au Burkina Faso est un autre exemple de collaboration Nord/Sud efficiente comme disponible sur le site du Sidaction, Sidaction soutient une dizaine de structures locales au Burkina notamment les associations burkinabées AAS (Association African Solidarité) à Ouagadougou et REVS PLUS à Bobo Dioulasso mais aussi la maison des associations de Bobo Dioulasso avec l’aide de la Mairie de Paris, plusieurs petites structures associatives et par ailleurs soutient la collaboration d’un diplôme inter-universitaire1Le diplôme Inter-Universitaire « Prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH en Afrique sub-saharienne » est organisé à Ouagadougou (Burkina Faso), par l’Université de Ouagadougou, l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI, France), avec la participation de l’Université de Brescia (Italie) et sous l’égide de l’OMS et qui se déroulera du 1er au 27 juin 2009. Les inscriptions sont intégralement gérées en ligne sur le site du Réseau Africain des Formations sur le VIH et le sida (RAF-VIH) à l’adresse suivante: www.raf-vih.org. mis en place 2004 par Joseph Drabo et Jean Baptiste Guiard Schmid pour les soignants de la région africaine francophone.
Pour l’heure le Burkina Faso doit faire face à d’autres enjeux des années à venir, notamment celui de l’accès aux traitements de deuxième et troisième ligne, celui de l’augmentation du dépistage du VIH mais aussi du VHC, du VHB chez les patients VIH+ , plus encore, la mise à disposition des services décentralisés du district sanitaire et la gratuité à la fois de l’accès au antirétroviraux et des services est un enjeu majeur et figure comme étant une cible à atteindre dans la lutte contre le Sida dans les objectifs du millénaire.
Peut-être rajouter l’importance capitale pour le Burkina d’avoir accès aux financements du Fonds Mondial dans le cadre du Round 9, notamment pour le renforcement des capacités de la société civile dans la riposte nationale au VIH, en espérant que les donateurs pourront reconstituer les réserves du Fonds Mondial …