États-Unis : la crise des opioïdes comme révélateur social et… politique

Depuis 1999, la «crise des opioïdes» aurait tué près de 450 000 personnes aux États-Unis et pourrait faire encore plusieurs centaines de milliers de victimes dans les années à venir. Il s’agit probablement d’un des pires problèmes de santé publique que le pays ait eu à affronter dans son histoire. Comme toutes les grandes épidémies, elle ne relève pas que du strict domaine sanitaire, mais constitue un révélateur des contradictions qui traversent la société américaine contemporaine. Si elle dit beaucoup de choses sur les méthodes d’un certain capitalisme, elle témoigne aussi de la profonde crise sociale que traverse une partie de l’Amérique: celle des perdants de la mondialisation.

La crise des opioïdes

Aux Etats-Unis, le détournement des opioïdes de la pharmacopée américaine, au premier rang desquels le fentanyl, questionnent et déroutent les soignants comme les associations, qui butent sur le fort pouvoir addictogène des produits concernés et sur l’absence d’outils de réduction des risques adaptés.

Crise des opioïdes aux États-Unis et morbidité

Le plus souvent, on ne retient de la crise des opioïdes aux États-Unis que l’incroyable explosion de la courbe des overdoses. Pourtant il existe une morbidité associée au mésusage des opioïdes liée à l’effet des produits eux-mêmes et aux méthodes de consommation. Sans compter l’impact sur les prescriptions «légales» de ces opioïdes et les retombées sur les systèmes de santé hospitaliers d’où proviennent la plupart des détournements de ces produits. Bref tour d’horizon clinique.