« Housing First » : nouvelles réponses pour les usagers souffrant de troubles psychiques

Les constats sont convergents, qu’ils relèvent de la simple observation ou d’études1 Joubert M, Chauvin P, Facy F, Ringa V. Précarisation, risque et santé. Inserm 2001 : 395-412,2Péquart C, Lacoste M. La réduction des risques : aujourd’hui et demain. ADSP septembre 2007 ; 60 :56-60, sur la prévalence importante des troubles psychiques et problèmes d’addictions chez les personnes sans-abri. Les dispositifs d’Accueil hébergement insertion (AHI) se révèlent saturés ou inadaptés, et ni la psychiatrie publique, ni le dispositif de soin résidentiel en addictologie ne sont en mesure d’accueillir durablement ces publics.

La trousse PIJE : un outil pour intervenir auprès des jeunes de la rue à haut risque de commencer à s’injecter des drogues

L’injection de drogues est le résultat de l’interaction complexe entre facteurs individuels et sociaux. Pour prévenir efficacement le passage à l’injection, il est nécessaire d’agir sur l’ensemble de ces facteurs par une diversité d’approches ciblant l’individu et son milieu. Ce texte présente brièvement le processus de développement et les résultats de l’évaluation des effets perçus d’une intervention ciblant les jeunes de la rue au Québec.

Coalitions politiques et réduction des risques au pays de Heidi

La Suisse est parfois considérée comme un modèle de pragmatisme pour sa politique en matière de drogues. Selon certains zélateurs, elle aurait même fait office de « pionnier » dans un monde réfractaire à l’évidence scientifique qui démontre la pertinence de l’approche de la réduction des risques (RdR). Des résultats incontestables aux niveaux de la sécurité et de la santé publique auraient permis de convaincre la population de mettre en oeuvre une politique pragmatique. Si cette image d’Epinal peut contenir une certaine part de vérité, il convient de dépasser le cliché pour regarder plus précisément ce qui a permis des innovations dans ce domaine sensible. Pourquoi est-ce l’un des pays les plus conservateurs d’Europe qui développe des réponses « nouvelles » sur un sujet de société si sensible ?

«Questions de réseaux», questions d’éthique

Travailler sur les réseaux et trafics de drogues nécessite quelques préalables et réflexions sans lesquels les conditions mêmes du travail ne sont pas réunies, le rendent hasardeux, voire impossible. On pense immédiatement aux obstacles auxquels s’expose le chercheur autant que le travailleur social sur ce terrain d’investigation, dont on imagine aisément qu’il est empreint de secrets, parfois de violence, de menaces. On pense aussi aux difficultés à recueillir des informations « complètes », tant les réseaux et les filières sont hiérarchisés et complexes, à la difficulté d’être sur le terrain. Mais travailler sur les réseaux et trafics de drogues nécessite, en plus des préalables habituels à tout travail de recherche et d’action sociale, de (se) construire une éthique, un rapport au monde en quelque sorte, qui, certes, envisage les problèmes techniques, légaux et moraux de ces activités illicites, mais qui leur est supérieur.