« Prévenir l’émergence du cladeClade Les clades désignent les variations d’un même virus qui ont divergé au gré des mutations génétiques. 1, réduire la circulation du clade 2 et renforcer l’immunité à long terme », tels sont les trois axes de la stratégie vaccinale recommandée par la HAS que les autorités de santé vont déployer, a rappelé Grégory Emery. S’il y a peu de changement dans la stratégie vaccinale mise en place en 2022 contre le clade 2 – une approche préventive auprès d’un public cible et réactive pour les contacts à risque (voir notre article) – il est aujourd’hui recommandé une dose de rappel aux vaccinés de 2022.
Selon Santé publique France, près de 155 428 doses de vaccin ont été administrées au 30 août 2024 depuis le début de la campagne vaccinale en 2022 : 90 500 personnes ont reçu une première dose de vaccin, 64 500 ont reçu une deuxième dose, et 366, une troisième dose. Cette troisième dose est recommandée aux personnes immunodéprimées.
« L’objectif est de vacciner 80 % de la population cible d’ici à la fin de l’année, a indiqué Grégory Emery, il ne s’agit pas de vaccination d’urgence », car aucun cas de clade 1b n’a été détecté en France. « Mais on ne peut pas exclure des cas sporadiques dans les prochains mois, l’anticipation est la meilleure des réponses de santé publique ». Si les autorités de santé européenne estiment faible le risque de propagation du clade 1b en Europe, il s’agit en vaccinant de limiter encore les risques de propagation : « Le clade 1b qui sévit en Afrique partage des similitudes dans les formes cliniques et les populations cibles avec la souche de 2022. En immunisant les personnes à risque en France, on réduit le risque de l’introduction de ce nouveau variant, car un virus de clade 2 peut rencontrer un clade 1b et circuler rapidement. Élever l’immunité de la population cible doit permettre de constituer une barrière », explique le DGS.
Gestes barrières
Par ailleurs, l’importance du dépistage et des mesures barrières a été rappelée, y compris via les grandes lignes des recommandations pour les voyageurs que le Haut conseil de la santé publique doit dévoiler dans les prochains jours.
Ainsi, toute personne inquiète face à des symptômes évocateurs (lésions cutanées, etc.) est invitée à se tourner pour le dépistage vers son médecin traitant ou vers un CegiddCeGIDD Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des infections par les virus de l'immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles. Ces centres remplacent les Centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) depuis le 1er janvier 2016. qui sont également les acteurs de la vaccination. (liste disponible sur sante.fr).
Mais « parce que la vaccination n’est pas efficace à 100%, il faut continuer à maintenir des gestes de prévention » a insisté le DGS : le préservatif, « notamment quand on ne connaît pas son partenaire », le nettoyage des sextoys. Pour les cas contacts, il faut éviter de toucher les vésicules de la personne infectée, de partager la vaisselle, et le linge, se laver les mains régulièrement, etc.
Ces gestes de prévention devraient être rappelés pour les voyageurs se rendant dans les pays où sévit l’épidémie, selon Grégory Emery, s’agissant spécifiquement de mesures d’hygiène standard – éviter de toucher de petits animaux, de consommer de la viande de brousse, ou encore « éviter les rapports sexuels avec des personnes que l’on ne connaît pas dans les pays où le virus circule ».
Le Haut Conseil de la santé publique distinguera par ailleurs les catégories éligibles à la vaccination : les personnes ayant des pratiques sexuelles à risques, multipartenaires, les soignants et les travailleurs humanitaires qui doivent se rendre dans des zones de circulation active du virus, ainsi que les personnes originaires des zones de circulation active du mpox de clade I (a et/ou b) partant rendre visite à la famille et les personnes immunodéprimées se rendant dans les zones de circulation active du virus. Le vaccin n’est à ce jour pas recommandé pour les autres voyageurs.
Des informations pour les soignants et les patients ont été mises à jour sur le site du COREB