Mpox : En 2024, les cas repartent à la hausse aux États-Unis

Aux États-Unis, le nombre de cas de mpox est deux fois plus élevé en ce début d’année qu’à la même période en 2023. Les experts appellent à renforcer la couverture vaccinale pour prévenir une nouvelle vague épidémique.

Du 1er janvier au 16 mars 2024, 511 cas de mpox ont été recensés aux États-Unis, selon les données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), contre moins de 300 cas fin mars 2023. Si ces chiffres restent très en deçà des dizaines de milliers de cas rapportés lors de la flambée épidémique de 2022, chercheurs et médecins mettent en garde contre une nouvelle augmentation de la transmission.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation : la fin de l’urgence de santé publique aux États-Unis il y a plus d’un an a réduit les ressources fédérales allouées à la lutte contre le mpox et malgré une campagne de vaccination assez efficace, la couverture vaccinale des populations exposées, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, reste relativement faible. Dans la plupart des États, moins d’un quart des personnes éligibles ont reçu le schéma vaccinal complet à deux doses du vaccin Jynneos®, l’équivalent d’Imvanex® en Europe, depuis son autorisation en août 2022, toujours d’après les données des CDC. Si 68% de la population cible est vaccinée dans le district de Columbia, aucune autre juridiction ne dépasse les 50%. Huit États affichent même un taux inférieur à 10%.

Augmentation des cas en RDC depuis 2023

La vaccination reste pourtant plus importante que jamais: les CDC ont alerté en décembre 2023 sur la présence d’un sous-type viral plus transmissible et plus virulent en République démocratique du Congo. En décembre 2023, parmi les cas testés par PCRPCR "Polymerase Chain Reaction" en anglais ou réaction en chaîne par polymérase en français. Il s'agit d'une méthode de biologie moléculaire d'amplification d'ADN in vitro (concentration et amplification génique par réaction de polymérisation en chaîne), utilisée dans les tests de dépistage. en RDC, 65% étaient positifs au mpox de cladeClade Les clades désignent les variations d’un même virus qui ont divergé au gré des mutations génétiques. 1, une souche différente de celle impliquée dans l’épidémie mondiale de 2022 (clade 2). Pour le moment, aucun cas de ce sous-type n’a été détecté aux États-Unis, contre laquelle la vaccination devrait donc rester efficace. 

Depuis janvier 2023, la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une augmentation des infections par le mpox, touchant des zones géographiques jusqu’alors épargnées, comme la capitale Kinshasa et ses 17 millions d’habitants. Le 17 mars 2024, les autorités sanitaires de RDC ont rapporté à l’OMS 14626 cas probables et 654 décès pour l’ensemble de l’année 2023, soit un taux de létalité de 4,5%. Contrairement à la situation en Amérique du Nord et dans les pays non endémique, les enfants de moins de 15 ans représentent 65% de ces cas et 75% des décès. En 2024, l’épidémie perdure et semble même s’aggraver avec 3941 cas et 389 décès durant les 9 premières semaines de 2024, avec un taux de mortalité en hausse. (Lire notre article à ce sujet: Mpox en République démocratique du Congo : d’une maladie tropicale « négligeable » à une menace épidémique généralisée.)

Face à l’augmentation du nombre de cas, les autorités américaines appellent donc à la vigilance et à la vaccination pour éviter une résurgence de l’épidémie en Amérique du nord. L’État de Virginie, qui a connu autant de cas depuis janvier que sur toute l’année 2023, a ainsi publié le 25 mars 2024 une note pour «faire savoir qu’il existe toujours un risque lié à ce virus» et «donner aux gens le temps de se protéger avant la saison des mois des Fiertés».

En Europe comme aux États-Unis, l’épidémie semble se poursuivre à bas bruit pour le moment; les prochains chiffres de l’ECDC devraient nous renseigner d’avantage à ce sujet. Le mpox est un problème global qui doit mobiliser la recherche pour agir partout où il se manifeste.