France — Une incidence élevée chez les HSH

Dans le BEH du 30 novembre, les auteurs de l’enquête Prevagay estiment que cette incidence pourrait être comprise entre 1,9 et 7,5% personnes-année, dans une population déjà très touchée par le virus.

Dans le BEH du 30 novembre, les auteurs de l’enquête Prevagay estiment que cette incidence pourrait être comprise entre 1,9 et 7,5% personnes-année, dans une population déjà très touchée par le virus (prévalence > 17%).

Le but de l’enquête Prevagay était d’estimer en France la prévalence du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) fréquentant les lieux commerciaux de convivialité gay, avec et sans sexe, à partir de résultats biologiques. la prévalence du VIH dans cette population s’est montrée élevée : prés de 18% des personnes enquêtées étaient séropositives pour le VIH. La prévalence du VIH augmentait avec l’âge : 21% des HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.  de plus 45 ans étaient séropositifs (contre 9% des moins de 30 ans). Elle donne également des chiffres sur la proportion d’HSH ignorant leur séropositivité dans une telle population (de l’ordre de 20%).

Les auteurs de l’enquête Prevagay proposent un complément d’information sur l’incidence (le nombre de personnes contaminées par an) dans cette population, précédemment évaluée à 7,7%: 

Une estimation du taux d’incidence de l’infection par le VIH peut être envisagée à partir du nombre de participants testés en infection récente au moment de l’enquête. Cependant, des travaux récents du CNR ont montré que chez des patients traités depuis plusieurs années, le test EIA-RI est susceptible d’indiquer de faux résultats d’infection récente [Antoine Chaillon, données non publiées]. Dans cette enquête, nous ne pouvons pas distinguer, parmi les personnes enquêtées séropositives, celles réellement en infection récente de celles qui apparaissent comme telles en raison d’un traitement antirétroviral. Néanmoins, deux scenarii peuvent être envisagés. Dans le cas peu réaliste où aucune personne connaissant sa séropositivité ne serait traitée, le taux d’incidence serait estimé à 7,5% personnes-année. Ce taux constitue une limite supérieure du taux d’incidence réel. A l’inverse, si toutes les personnes connaissant leur séropositivité étaient traitées et leur charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. indétectable, le taux d’incidence serait de 1,9% personnes-année, ce qui représente la limite inférieure du taux d’incidence réel.

La population la plus touchée en incidence 

Selon les chiffres de notification obligatoire du VIH/sida de l’InVS, la transmission du VIH et des ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  est toujours très importante dans la population HSH dans son ensemble. 

Le nombre de contaminations chez les HSH est stable depuis 2003 : plus de 3000 HSH se contaminent par le VIH chaque année, ce qui, rapporté au nombre estimé d’HSH dans la population française, représente un taux d’incidence d’environ 1%, ce qui reste inférieur à l’estimation basse au sein de la population spécifique étudiée par Prevagay. Ce taux d’incidence est 200 fois supérieur à celui observé chez les personnes françaises contaminées par rapports hétérosexuels. 

En 2009, plus du tiers de l’ensemble des découvertes de séropositivité (37%), soient 2 500 personnes concerne les HSH. Ces derniers déclarent fréquemment avoir été contaminés par des partenaires occasionnels ou anonymes. Le nombre de découvertes chez des HSH de moins de 25 ans a doublé en 6 ans.

> A lire également sur le sujet: VIH chez les gays: les indicateurs sont au rouge, sur Yagg.com