Cette étude a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne, du 20 au 24 novembre 2009, auprès d’un échantillon de 604 jeunes Français, âgés de 15 à 25 ans, représentatifs de la population (méthode des quotas). Les questions ont abordé l’estimation de son niveau de connaissances par le jeune, des points précis de prévention, les sources d’information consultées, la dispensiation d’une information en milieu scolaire et l’intervenant l’ayant délivré, le dialogue avec un nouveau partenaire à propos du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. et des infections sexuellement transmissibles (IST).
89 % des jeunes se disent «plutôt bien informés» (67 %) ou «très bien informés» (22 %). Ce niveau d’information est en lien avec le nombre d’enseignements spécifiques dispensés dans le cadre de la scolarité et avec la profession du chef de ménage, les enfants d’ouvriers et d’employés étant moins bien informés que ceux de cadres et de professions libérales.
Mais les réponses à des questions précises relativisent l’apparente bonne information des jeunes sur le VIH. Il apparaît alors de fortes lacunes dans les connaissances des 15-25 ans sur des aspects essentiels de la prévention.
– Plus d’un jeune sur trois (35%) se dit mal informé sur les lieux où se faire dépister, ce taux montant à 46% chez les jeunes Franciliens et à 50% chez ceux qui n’ont jamais bénéficié de séances d’information à l’école.
– 40% de l’ensemble des jeunes et 36% des filles sont mal ou très mal informés sur l’existence et l’intérêt du préservatif féminin. Ce taux est encore de 25% chez les jeunes qui ont pourtant bénéficié de plusieurs séances d’information à l’école.
– La moitié (51%) des répondants sont mal informés sur le traitement après une exposition à un risque. Ce chiffre atteint 73% pour les jeunes n’ayant pas eu d’information en milieu scolaire et reste de 35% chez les jeunes ayant bénéficié de plusieurs séances d’information à l’école.
Internet en tête des sources d’informations
Lorsqu’on interroge les jeunes sur leurs sources d’information (deux réponses étant possibles, le total est supérieur à 100%), internet vient largement en tête (40%), loin devant les médias (28%), les parents (25%), le médecin (18%) ou les enseignants (12%). Il est clair que le recours à des modalités d’information préservant l’anonymat est privilégié. Ceci dit, lorsqu’on détaille les réponses par tranche d’âge, des différences notables apparaissent. Les plus jeunes (15-18 ans) s’adressent d’abord à leurs parents (49%) puis à internet (34%) et à leurs amis (26%); les plus âgés (21-24 ans) cherchent l’information principalement sur internet (49%), puis dans les médias (35%) et auprès de leur médecin (22%). Nonobstant la richesse et la diversité des moyens d’information existants, 11% de ces jeunes n’ont jamais cherché d’informations sur le VIH, ce chiffre atteignant 16% chez les 19-20 ans.
Plus de quatre jeunes sur cinq (87%) ont bénéficié durant leur scolarité d’une intervention spécifique sur le VIH et 29% de ceux-ci plusieurs fois. Cette information est dispensée dans la moitié des cas (53%) lors d’un cours de sciences de la vie et de la terre, dans 39% des cas par un intervenant extérieur et dans seulement 14% des cas par un médecin scolaire.
L’infection à VIH et, plus largement, les ISTIST Infections sexuellement transmissibles. restent difficiles à aborder avec les partenaires sexuels. Seuls 27% des jeunes en parlent «systématiquement» ou «le plus souvent» lorsqu’ils rencontrent un nouveau partenaire. Notons toutefois que 31% de ces jeunes n’ont pas de relations sexuelles. Si l’on considère les plus âgés (21-24 ans), 90% ont des relations sexuelles mais plus de la moitié (53%) n’abordent «jamais» ou qu’«occasionnellement» ce sujet.
Référence
> Les jeunes et l’information sur le VIH/sida : résultats détaillés (PDF, 608 Ko) / IFOP (Institut Français d’Opinion Publique), Maximiles, France. – 24 novembre 2009. – 20 p.