CROI 2017 — L’anneau vaginal de dapivirine, n’empêche pas l’efficacité ultérieure des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse

L’utilisation d’un anneau vaginal contenant de la dapivirine (INNTI) s’est montré être une attitude efficace et bien tolérée dans la prévention de la contamination de femmes africaines par le VIH.

En effet, sur le plan pharmacologique elle permet une imprégnation continue d’une des principales ‘’portes d’entrée’’ du virus dans l’organisme tout en réduisant considérablement les risques d’intolérance systémique. Parmi les femmes incluses dans l’étude ASPIRE qui ont été contaminées par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. au cours de celle-ci, le maintien de la sensibilité des virus aux INNTIs s’est posée, d’une part parce que cette classe d’ARVs est largement utilisée dans le monde et singulièrement en Afrique et, d’autre part, à cause de l’expérience parfois rapportée de résistance aux INNRTIs chez des femmes ayant reçu de la NVP lors d’accouchement en prévention d’une TME.

Un suivi a pu être pratiqué chez 168 femmes ayant été contaminées durant l’essai et parmi celles-ci 158 ont bénéficié d’au moins une mesure de charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. et ont été incluses dans un suivi longitudinal de cohorte. De manière étonnante (ou rassurante ?) Aucune différence sur le délai moyen pour atteindre l’indétectabilité virale (90 jours) n’a été observé entre le groupe DPV et le groupe placébo (sans DPV). Sur 14 échecs (8 rebonds et 6 jamais indétectables), pas de différence, là encore, avec le placébo (17 vs 23%). Des mutations de résistances aux INNTIs sont apparues chez 18/158 femmes sans qu’un des deux groupes soit plus touché que l’autre.

Les auteurs en concluent qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes de femmes suivies dans cette étude sur la réponse virologique et la fréquence des échecs, qu’il n’y pas de preuve évidente que l’existence de mutations aux INNTIs au moment de la séroconversionSéroconversion Période d'apparition, dans le sang, d'anticorps spécifiques en réponse au virus. et que, par conséquent, l’utilisation de DPV par voie vaginale reste d’actualité, même si un suivi plus stricte devrait être recommandé dans ces circonstances.

Bibliographie

Riddler S. et al, Abstract 952.

Le e-journal de Edimark, en direct de Seattle, pour la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 2017, avec Gilles Pialoux, rédacteur en chef de Vih.org.