Nouveaux antirétroviraux — Bictégravir ou dolutégravir avec TAF/FTC chez les patients naïfs

En raison de leur puissance et de leur tolérance, les inhibiteurs d’intégrase (INI) sont largement recommandés dans le traitement initial du VIH-1. Le bictégravir (BIC, GS-9883) est un nouvel INI, non boosté, une fois par jour, qui a démontré une activité puissante dans une étude de 10 jours en monothérapie avec une activité in vitro contre la plupart des virus résistants aux INI. 

Cette étude (prévoir lien avec zoom) a randomisé selon un schéma 2 :1, en double aveugleDouble aveugle L'étude avec répartition aléatoire, randomisé ou en double insu (ou en double aveugle) est une démarche expérimentale utilisée en recherche médicale et pharmaceutique faisant que ni le patient ni le médecin ne sait quel traitement est pris : traitement A ou B, traitement A ou placébo. des patients VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. naïfs  de traitement (CV> 1 000 copies/ml et CD4>200 /mm3) pour recevoir une fois par jour BIC 75 mg ou dolutégravirDolutégravir Le dolutégravir, nom de marque de Tivicay® et présent dans Juluca® et Triumeq®, appartient à la une classe de médicaments antirétroviraux appelés inhibiteurs de l'intégrase. Il est utilisé en combinaison avec d'autres médicaments anti-VIH. (DTG) 50 mg avec TAF/FTC pendant 48 semaines, indépendamment de la prise de nourriture (lien avec zoom). Le critère d’évaluation principal était la proportion de charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. (CV) <50 copies/mL à S24 en analyse snapshot. La tolérance était un critère d’évaluation secondaire à S48. 

Quatre-vingt dix-huit patients ont été inclus, 65 dans le bras BIC/TAF/FTC et 33 dans le bras DTG/TAF/FTC. La majorité des patients étaient des hommes, avec une infection à VIH asymptomatique et une médiane de CV à 4,4-4,5 log10. Leurs caractéristiques à l’inclusion étaient similaires. 

La non infériorité est démontrée avec 97% dans le bras BIC et 94% dans le bras DTG avec une CV <50 copies/mL à S24 et 97% et 91% respectivement à S48. Aucune mutation de résistance n’a été détectée dans le bras BIC. Le nombre moyen de gain de lymphocytes CD4 était de 258/mm3 dans le bras BIC et de 192/mm3 dans le bras DTG à S48. Il n’y a eu aucun événement indésirable grave associé au traitement et aucun décès. Les événements indésirables les plus fréquemment rapportés étaient la diarrhée (12% dans chaque bras) et les nausées (8% BIC, 12% DTG). Un sujet du groupe BIC a interrompu son traitement en raison d’une urticaire survenue après la visite W24. Les variations médianes de filtration glomérulaire estimée par la formule de Cockcroft-Gault à S48 étaient de -7 mL/min pour le BIC et de -11,3 mL/min pour le DTG, sans arrêt de traitement secondaire à ces variations.

Les taux de réponse virologique sont élevés dans les 2 bras à S24 et maintenus à S48. La tolérance en autre rénale dans les 2 bras est bonne. Le BIC est évalué à l’heure actuelle dans 4 études de phase 3 et la publication de cette étude sera disponible électroniquement ce jour sur le site « The Lancet HIV ».

 

Le e-journal de Edimark, en direct de Seattle, pour la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 2017, avec Gilles Pialoux, rédacteur en chef de Vih.org.