Zona : Un nouveau vaccin pris en charge

Un nouveau vaccin, Shingrix®, recommandé pour la vaccination des personnes immunodéprimées et des adultes est aujourd’hui pris en charge par l’assurance maladie.

Deux arrêtés du 5 décembre 2024 permettent le remboursement du vaccin contre le zona, Shingrix® (GSK) par l’assurance maladie. Contrairement aux vaccins précédents qui étaient composés de souches virales atténuées, Shingrix® contient seulement une glycoprotéine du virus et peut donc être administré aussi chez les personnes immunodéprimées. C’est un vaccin en poudre et solution injectable, pris en charge dans la prévention du zona et des névralgies post-zostériennes et chez les adultes:

  • de 65 ans et plus;
  • les immunodéprimés de 18 ans et plus ayant un risque accru de zona.
Vaccins contre le Zona, Shingrix® and Zostavax®. Source: Whispyhistory sur Wikimédia.

Le zona est dû au virus varicelle-zona (VZV pour varicella-zoster virus). Après une infection par la varicelle dans l’enfance, le virus peut rester «en sommeil» dans certains ganglions nerveux. Il peut se réactiver sous la forme d’un zona, le virus remontant le long des fibres nerveuses jusqu’à la peau sur laquelle il déclenche une éruption qui ressemble à celle de la varicelle, mais localisée uniquement dans la zone du nerf concerné. Cette zone est toujours unilatérale et peut toucher un segment du torse (zona intercostal), un bras, une jambe ou une partie du visage (en particulier le zona ophtalmique qui peut atteindre l’œil ou le zona otitique qui atteint l’oreille et s’accompagne d’un risque de paralysie faciale).

Le zona est plus fréquent chez les personnes de plus de 50 ans, car le système immunitaire devient moins efficace pour garder ce virus «sous contrôle», mais il peut survenir aussi chez les enfants. Le principal problème du zona sont les douleurs pendant l’éruption, qui dure de 3 à 8 semaines et parfois dans les semaines ou les mois qui suivent. Ces douleurs, appelées «post-zostériennes», exceptionnelles chez les enfants, sont plus fréquentes chez les sujets âgés. Elles peuvent ressembler à des piqûres d’orties, à des brûlures ou à des élancements qui sont parfois très intenses. Le traitement du zona par un médicament antiviral spécifique (principalement le Valaciclovir, Zelitrex*) donné au tout début de l’éruption (dans les 72 premières heures) diminue les douleurs et accélère la guérison, mais a peu d’effets sur les douleurs post-zostériennes.

Selon la HAS, les principaux facteurs de risque du zona sont l’âge avancé, le sexe féminin, l’immunodépression, les cancers et dans une moindre mesure les traumatismes physiques. Mai aussi le stress psychologique, le traitement par des corticoïdes et la présence d’autres maladies chroniques (telles que le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, les maladies cardiovasculaires, les maladies rénales, le lupus érythémateux systémique et les maladies inflammatoires chroniques intestinales) sont d’autres facteurs de risque identifiés. Parfois, aucune cause déclenchante n’est retrouvée.

Avis favorable

Le nouveau vaccin bénéficie depuis le mois de décembre 2024 d’un remboursement à 65%, sur la base de 188,37 euros TTC. Il a reçu un avis favorable par la Commission de la transparence le 27 mars 2024, avec un service médical rendu important et une amélioration du service médical rendu modérée.

Les données issues d’études randomisées en faveur d’une efficacité de ce nouveau vaccin versus placebo en termes de réduction du nombre de cas de zona ont été estimées à:

  • 91,3%, IC95% [86,8-94,5] dans l’analyse groupée des études cliniques de phase III, randomisées, Zoster-006 et Zoster-022, chez les sujets immunocompétents de 50 ans et plus;
  • 68,2%, IC95% [55,6-77,5] dans l’étude Zostzer-002 chez les sujets âgés de 18 ans et plus, dont le système immunitaire est défaillant, tel que chez les sujets ayant reçu une greffe autologue de cellules souches.

L’accent est aussi mis sur l’efficacité des vaccins à diminuer le coût du zona en termes de douleurs post-zostériennes, de retentissement sur la qualité de vie, d’hospitalisation et de décès chez les plus précaires ; coût qui est régulièrement évalué. En 2023, Santé publique France a réalisé une mise à jour à partir des bases de données du programme de médicalisation des systèmes d’information consultable dans l’avis de la HAS.

Le schéma de primo-vaccination comporte 2 doses, avec un intervalle de 2 mois entre chaque dose.
Les personnes âgées de 65 ans et plus ayant déjà eu un zona il y a plus d’un an et celles déjà vaccinées avec Zostavax® il y a plus d’un an pourront recevoir deux doses de vaccins Shingrix® (M0, M2) après un délai d’au moins 1 an entre leur dernière infection de zona ou leur vaccination avec Zostavax® le premier vaccin contre le zona qui avait l’inconvénient d’être un vaccin vivant atténué.

Bibliographie

Lal H, Cunningham AL, Godeaux O, Chlibek R, Diez-Domingo J, Hwang SJ et al. Efficacy of an adjuvanted herpes zoster subunit vaccine in older adults. N Engl J Med., 2015; 372: 2087-2096

Cunningham AL, Lal H, Kovac M, Chlibek R, Hwang SJ, Diez-Domingo J et al. Efficacy of the Herpes Zoster Subunit Vaccine in Adults 70 Years of Age or Older. N Engl J Med., 2016; 375: 1019-103

Bastidas A, de la Serna J, El Idrissi M, Oostvogels L, Quittet P, Lopez-Jimenez J et al. Effect of Recombinant Zoster Vaccine on Incidence of Herpes Zoster After Autologous Stem Cell Transplantation: A Randomized Clinical Trial. JAMA, 2019; 322: 123-133