Plus de prise de poids après switch de INNTI vers INSTI versus IP vers INSTI?

Un gain de poids plus important a été observé chez les personnes naïves ayant un traitement antirétroviral basé sur un inhibiteur d’intégrase (INSTI) par rapport à un inhibiteur de protéase (IP) ou à un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI).

D’après Koethe J et al. poster 668, actualisé, CROI 2020.

Dans cette étude, les auteurs ont voulu évaluer le poids au fil du temps parmi les PVVIH avec une charge virale < 1000 copies/ml dans les 2 ans avant et après le switch, et qui ont switché à un schéma INSTI (avant l’introduction du TAF) dans la cohorte Nord Américaine NA-ACCORD. 

Au total,  877 patients ont été inclus : 83% étaient des hommes, 59% étaient blancs, âge médian de 50 ans, IMC 26 kg/m2 et le nombre médian de CD4 à 620/mm3.

343 patients ont switché d’un INNTI à un INSTI : 146 vers RAL, 81 vers DTG et 117 vers EVG. 527 patients ont switché d’un IP à un INSTI   : 285 vers RAL, 95 vers DTG et 146 vers EVG.

Cette différence est principalement due à une augmentation de la pente de poids chez les femmes, les non-blancs et les personnes âgées dans le groupe INNTI (tableau 1 j’ai fait une photo mais tu as le ppt). Parmi les médicaments INSTI, le changement de pente après le passage de l’INNTI était le plus élevé pour le DTG à +0,93 (0,39 à 1,46) kg/an vs +0,44 (-0,04 à 0,92) kg/an pour l’EVG et +0,23 (-0,13 à 0,58) kg/an pour le RAL.

Les femmes, les non-blancs et les personnes âgées ont un gain de poids annualisé plus important après le passage d’un INNTI à un INSTI, surtout le dolutégravir tandis que ceux qui avaient abandonné un IP avaient un ralentissement du gain de poids.

Cet article a été publié dans la Lettre de l’infectiologue consacrée à la CROI 2020. Nous le reproduisons avec leur aimable autorisation.