«En tant que médecin, je suis des personnes vivant avec le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. depuis les premières années de l’épidémie et j’entends des choses fortes, magnifiques en consultation, explique Marina Karmochkine. J’ai eu envie de retranscrire la parole des personnes atteintes, particulièrement dans une contexte de silence médiatique, où circule beaucoup d’idées fausses.»
Ces témoignages sont encore plus précieux, alors que, même en 2017, la parole autour du VIH reste difficile: «La plupart des personnes suivies ont refusé de témoigner. Heureusement, celles qui ont accepté l’ont fait avec empressement, pour raconter leur parcours.»
Les participantes et les participants ont été filmés dans leur cadre de vie et le film présente leur histoire, à travers de grands thèmes qui dessinent une communauté d’expérience: l’annonce de la séropositivité, la stigmatisation, les traitements mais aussi l’espoir des progrès thérapeutiques.
Les témoignages éclairent également l’évolution de la vie avec le VIH: les personnes les plus âgées se décrivent comme des «survivantes», des «dinosaures». Les plus jeunes, s’ils parlent encore de traumatisme, de choc, ou même «de se sentir sale», racontent aussi comment les nouveaux traitements leur ont permis de se projeter rapidement dans l’avenir.
Un projet pédagogique
Cette volonté de réincarner le VIH était au coeur de la démarche pédagogique du documentaire. «Les jeunes ne connaissent pas de personnes vivant avec le VIH, regrette Marina Karmochkine. ils sont touchés par ces vraies personnes, et les informations passent plus facilement, comme notamment, les modes de contamination.»
«Nous avons également demandé à la Professeure François Barré Sinoussi, co-récipiendaire du prix nobel de médecine en 2008 pour son rôle dans la découverte du VIH, d’être notre témoin scientifique, c’est un peu le 8ème témoignage de ce documentaire», raconte Marina Karmochkine.
Notons qu’aucune chaîne de télé n’a souhaité participé à la production de ce documentaire autour du VIH/sida, le sujet étant synonyme de «perte d’audience». Le documentaire, autoproduit, a tout de même réussi à trouver un circuit de distribution, et sera diffusé pour la première fois à la télévision le 1er décembre 2017 à 23h sur la chaine 23, avant d’être projeté le 14 décembre au forum de la Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS).