Prenons l’exemple de la circoncision. Il n’y a pas de doute en termes de réductions des risques pour l’homme (Autour de 60 %). Ni sur le potentiel de scaling up (de 17 % à 53,9 % de circoncis en comparant les périodes 2007-2008 et 2010-201 de la population d’Orange Farm en Afrique du Sud) et le maintien de la baisse de prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. induite par la circoncision chirurgicale comme l’a confirmé à Washington l’équipe de Bertran Auvert (essai ANRS 12126). Plus troublant et la communication d’une équipe américano-kenyane conduite par Timothy Okeyo ou 101 femmes de partenaires nouvellement circoncis. Les taux de satisfaction ressemble a des résultats d’élections soviétiques : entre 96 et 100 % de satisfaction. Certes mais quand on demande aux femmes – c’est un petit échantillon – si cette circoncision de leur partenaire a changé leur perception du risque vih, 84 % d’entre elles considèrent que de fait le risque d’être contaminé par le vih est faible ou nul !
Mais le débat circoncision n’est pas que scientifique. Durant toute la durée du congrès un groupe d’activistes (www.stopinfantcircumcision.org) a manifesté face à l’entrée du centre de convention, par 33°C à l’ombre, parfois avec femmes et enfants, contre la circoncision des enfants mais aussi celle des adultes qui est une «mutilation» et qui «diminuerait le plaisir». Le groupe appelant à utiliser le préservatif et pas la circoncision. Dans les sessions thématiques certain(e)s interventions de la salle insistait sur l’utilisation unique du terme «circoncision» à la place de «circoncision masculine», qui laisserait entendre que l’excision serait une «circoncision féminine» alors que c’est une mutilation. Dans le même temps la presse internationale faisait un large écho (Le monde daté du 23 Juillet) à la décision controversée du Tribunal d’Instance de Cologne, en Allemagne, qui assimilait la circoncision à «une blessure corporelle passible de poursuites»…
«Preuve vivante»
Une autre singularité, pour ne pas écrire curiosité, de la Conférence c’est le fameux «patient de Berlin». «Je suis la preuve vivante qu’on peut guérir du sida», a dit aux 25 000 congressistes l’Américain Timothy Brown qui n’a plus montré de signe d’infection depuis 2007, recevant une standing ovation, mardi 24 juillet, après avoir raconté son parcours. Avant lui, son «sauveur», Gero Hütter, hématologue à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, avait exposé devant l’assistance comment il avait mis en œuvre ce traitement aussi inédit que non reproductible.
Le patient de Berlin a depuis monté son association, la World Aids Fouundation (!), se fait suivre désormais par l’équipe de Steven Deeks et fait la promotion de son histoire partout dans le monde. Comme ont pu le constater hier soir certains congressistes, au Cobalt, une boite gay de Washington ou Timothy Brown était exibé par son attaché de presse et son lawer vantant, à sa place, les mérites de « l’homme le plus important de la planète « puisque que « preuve vivante que Cure est possible » ! Il est fort à parier que les bases de Cure viendront plus des données de la cohorte Anrs EP 47 Visconti ou d’autres que de ce cas historique de Berlin.
>>> Washington 2012
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