La ribavirine est un analogue nucléosidique de la guanosine, à large spectre antiviral. En association avec l’interféron pégylé, elle constitue le traitement de choix de l’hépatite virale chronique C. Elle est connue pour exposer notamment à des anémies hémolytiques. Le Centre régional de pharmacovigilance de Paris-Cochin a signalé cinq cas d’anémies non régénératives, apparues dans les deux mois qui ont suivi la mise sous ribavirine, malgré l’emploi d’une époétine. Ces anémies sont sévères avec des taux d’hémoglobine compris entre 5,7 g/dl et 7,3 g/dl et des réticulocytes inférieurs à 20 G/l. La numération des réticulocytes s’est normalisée dans les quatre semaines après l’arrêt de la ribavirine.
La base de données françaises de pharmacovigilance a enregistré 163 cas d’anémie chez des patients sous ribavirine, dont 35% étaient infectés par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. 29 sont des anémies hémolytiques, 31 des anémies non régénératives, les 103 autres cas n’étant pas précisés. Ce risque d’anémie semble plus élevé pour les patients infectés par le VIH, pour les patients sous mycophénolate ou pour ceux qui prennent une dose élevée de ribavirine.
> Ribavirine : anémies non régénératives. – Prescrire, novembre 2011, vol. 31, n° 337. P. 835.