Dans ses différents documents et guides de formation, l’OMS considère ces patients aide-formateurs comme des « acteurs de l’équipe de formation », et évoque « la formation et l’enseignement qu’ils dispensent aux agents de santé », ainsi que le fait que, « par leur rôle dans le cours, (ils) éduquent les participants sur le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. 1Guide de l’animateur en charge de la Préparation des Patients Aides-Formateurs intervenant dans le cours élémentaire de formation clinique au traitement antirétroviral. OMS, Mars 2006, p.10-11».
Sommes-nous cependant dans la configuration d’une simple transmission des savoirs et si oui, de quels types de savoirs est-il question? Quels processus identitaires se jouent à travers ces formations, notamment pour les patients aide-formateurs : se considèrent-ils toujours comme des patients vis-à-vis des médecins ? Se sentent-ils suffisamment légitimes pour se sentir réellement dans une fonction de formateur ? Ne font-ils que partager leur expérience ? Au-delà de l’éventuelle transmission de savoirs et d’expériences de vie, on peut s’interroger sur les finalités non affichées de ces formations, qui pourraient produire une modification de la relation entre le médecin et le patient et de leurs représentations respectives.
>>> Cette présentation fait partie des interventions des Journées scientifiques 2010 des jeunes chercheurs en sciences sociales et VIH/sida. La première journée était consacrée à l’expertise profane dans la lutte contre le sida.