Depuis 2001, les Départements Français d’Amérique (DFA) constituent des territoires prioritaires dans la lutte contre le VIH/sida, justifiant la mise en place de programmes de prévention ciblés, portés à la fois par les institutions nationales (ministère de la Santé, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) et les acteurs locaux (agences régionales de santé, associations, centres de Coordination régionale de la lutte contre le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. professionnels de santé, etc.). Ces programmes sont aujourd’hui encadrés par le «Plan national de lutte contre le VIH/sida et les ISTIST Infections sexuellement transmissibles. 2010-2014 en direction des populations des départements d’outre-mer».
Le renouvellement de l’enquête sur les « Connaissances, attitudes, croyances et comportements (KABP) face au VIH/sida » figure dans ce Plan à travers la mesure 21 qui est de «renforcer les connaissances sur l’évolution des comportements sexuels». Réalisée une première fois en 2004, puis en 2011-2012, cette enquête a pour objectif de caractériser les connaissances, attitudes, croyances et comportements de la population générale face au VIH/sida. L’ensemble des résultats sera publié au premier trimestre 2014.
L’enquête KABPKABP Les enquêtes KABP (Knowledge, attitudes, beliefs and practices) sur les connaissances, les attitudes, les croyances, et les comportements face au VIH de la population générale adulte vivant en France et en Ile-de-France ont été répétées depuis 1992, environ tous les trois ans, en 1992, 1994, 1998, 2001 et 2004, puis en 2011. Elles fournissent aux pouvoirs publics, à intervalles réguliers, des informations leur permettant d’orienter les politiques de lutte contre le VIH/sida. DFA 2011-2012 a été menée sous la co-responsabilité scientifique de l’Observatoire régional de santé d’Ile-de France et de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).
Elle a été financée par l’Agence nationale de recherches sur le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. et les hépatites virales (ANRS), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), le ministère en charge de la Santé, le ministère des Outre-mer et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
> Télécharger le dossier complet Les populations des Départements Français d’Amérique face au VIH/sida (Guadeloupe, Martinique et Guyane), Connaissances, attitudes, croyances et comportements Etude KABP 2011-2012 (pdf, 360Ko)
Les principaux enseignements
Les premiers résultats de l’enquête KABP Antilles-Guyane montrent des évolutions positives entre 2004 et 2011:
– La population des DFA, dans son ensemble, reste très préoccupée par le VIH/sida.
– Les connaissances du VIH (des modes de transmission, des moyens de se protéger, des traitements) continuent de progresser malgré la persistance de quelques connaissances erronées.
– La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH recule même si elle demeure plus élevée qu’en métropole.
– La perception du risque de contamination par le VIH est davantage qu’en 2004 corrélée aux comportements sexuels des individus.
– L’utilisation du préservatif lors du premier rapport sexuel est devenue une norme préventive forte, chez les hommes et chez les femmes. L’usage du préservatif dans l’année se maintient à un niveau très important, notamment parmi les populations potentiellement les plus exposées au risque, à savoir les multipartenaires.
– Le recours au dépistage du VIH, qui était déjà à un niveau élevé en 2004, a fortement progressé, ceci dans tous les groupes de la population des DFA.
Les données de l’enquête montrent incontestablement les efforts de prévention réalisés dans ces territoires prioritaires pour la lutte contre le VIH/sida. Néanmoins, certaines populations apparaissent encore particulièrement vulnérables au risque VIH, nécessitant des programmes innovants et, sans doute plus ciblés.