Seuls soutiens de leurs enfants malades puis de leurs petits enfants orphelins, les grands parents se voient contraints de travailler à nouveau ou davantage alors que leur propre santé et le contexte économique rendent cette tâche plus difficile, à un âge où ils auraient eux-même besoin du soutien de leurs proches.
En juillet 2004, déjà, L’ONG International HIV/aids Alliance publiait, dans sa série Bâtissons l’espoir, un document intitulé Reconnaître et soutenir les efforts des personnes âgées tutrices d’orphelins et enfants vulnérables (PDF, 570Ko), en partenariat avec l’ONG HelpAge international. Ce guide faisait suite à un rapport conjoint publié l’année précédente : «Forgotten families: Older people as carers of orphans and vulnerable children» (en anglais, PDF, 349Ko) (Familles oubliées : les personnes agées en charge des orphelins et des enfants vulnérables).
Si le phénomène n’est pas nouveau, il est en effet loin d’être suffisamment pris en considération par les programmes de lutte contre le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. qui ignorent ou sous-estiment l’impact de l’épidémie sur cette génération. En juin 2008, HelpAge International interpelait à ce propos la communauté internationale dans un court document intitulé Indicateurs UNGASS : où sont les plus de 50 ans? (en anglais, PDF, 146Ko) et s’associait au lancement d’une pétition dans ce sens sur le net.
Un projet ciblé nécessaire
HelpAge plaide depuis plusieurs années en faveur d’actions d’information, de prévention et de prise en charge ciblées. Un projet sur cinq ans a ainsi été lancé en 2008 avec le soutien du Big Lottery Fund en Ethiopie, au Kenya, en Afrique du sud, en Tanzanie et en Ouganda en partenariat avec des ONG locales comme la Uganda Reach the Aged Association (URAA) et la Muthande Society for the Aged (MUSA) à Durban, Afrique du sud. Les premières actions engagées comprennent par exemple la rédaction de livres de mémoires en Ouganda, l’éducation par les pairs en Tanzanie, en Ethiopie et au Kenya, la formation des guérisseurs traditionnels en Afrique du sud.
L’ONG plaide aussi pour la mise en place de systèmes de protection sociale afin de venir en aide à ces foyers où la maladie et la disparition de la génération intermédiaire aggravent les effets de la pauvreté. Elle recommande notamment le recours aux allocations financières inconditionnelles («unconditional cash transfer») à l’efficacité documentée dans l’étude co-publiée en 2005 avec l’ ONG Save the Children et l’IDS (Institute of Development Studies) «Making cash count: Lessons from cash transfer schemes in east and southern Africa for supporting the most vulnerable children and households» (en anglais, PDF, 1,5Mo). Les conclusions du rapport, qui concernait 15 pays d’Afrique australe et orientale avec un focus sur 4 programmes en Ethiopie, au Lesotho, au mozambique et en Zambie, privilégiaient ce type d’aide de préférence à l’aide alimentaire, trop restrictive.
Deux documents plus récents offrent une revue de la littérature détaillée sur cette nouvelle approche de l’aide sociale aux plus défavorisés appliquée aux foyers affectés par le VIH/sida :
– «Social cash transfers and children affected by HIV and aids» (en anglais, PDF, 128Ko) par Maia Green, sur le site de l’ HSRC (Human sciences Research council, Afrique du sud) sur la base des ressources disponibles en 2007;
– «What is the potential of cash transfers to strengthen families affected by HIV and aids? A review of the evidence on impacts and key policy debates», (en anglais, PDF, 1Mo) publié en août 2008 par Michelle Adati et Lucy Bassett de l’IFPRI (International Food Policy Research Institute) pour la JLICA (Joint Learning Initiative on Children and HIV/aids).
> Lire l’article d’IRINnews.
> Consulter la page consacrée aux personnes agées sur le site de l’International HIV/aids Alliance : Older carers (en anglais).