ESCMID Global: une affection respiratoire par VRS multiplie par près de trois le risque de décès chez l’adulte

Une étude nationale menée au Danemark révèle que les adultes atteints d’une infection respiratoire aiguë associée au virus respiratoire syncytial (IRA-VRS) présentent un risque de décès 2,7 fois plus élevé dans l’année que la population générale.

L’infection respiratoire aiguë par le VRS désigne un groupe de maladies causées par le virus respiratoire syncytial (VRS), un virus courant et très contagieux qui affecte principalement les voies respiratoires1. Son impact sur les nourrissons et les jeunes enfants est bien documenté, mais il peut également entraîner de graves complications chez les adultes, notamment des pneumonies et des maladies respiratoires chroniques2.

Malgré ces risques, l’ampleur de son impact chez les adultes reste mal connue. Cette étude de cohorte nationale danoise a analysé les données de 5 289 adultes (≥ 18 ans) diagnostiqués avec une infection respiratoire aiguë par le VRS entre 2011 et 2022, en les comparant à celles de 15 867 témoins issus de la population générale. Les résultats cliniques et économiques ont été évalués jusqu’à 365 jours après l’apparition de l’infection respiratoire aiguë par le VRS.

Décès, complications…

Outre le risque accru de décès, l’étude a révélé que les adultes atteints d’une infection respiratoire aiguë par le VRS présentaient des résultats de santé significativement moins bons. Au cours de la période de suivi de 365 jours, les exacerbations de BPCO et d’asthme étaient respectivement 3,1 et 4,6 fois plus fréquentes chez les patients atteints d’IRA-VRS. Il est donc crucial de porter une attention particulière aux patients présentant ces affections sous-jacentes afin de prévenir des complications potentiellement mortelles.

Les taux d’hospitalisation de ces patients étaient plus de deux fois supérieurs à ceux du groupe témoin (57 % contre 28 %), et les admissions en unité de soins intensifs étaient près de quatre fois plus élevées (5,3 % contre 1,4 %).

…et dépenses de santé

À ces impacts sanitaires s’ajoute l’impact économique de l’IRA-VRS: les coûts directs de soins pour les patients atteints d’IRA-VRS pendant la période de suivi de 365 jours s’élevait à 20 181 euros, soit plus du double des 8 085 euros dépensés en soins de santé pour les personnes du groupe témoin.

«L’un des résultats les plus marquants de cette étude est l’impact prolongé et significatif de l’IRA-VRS», a déclaré Maria João Fonseca, auteure principale de l’étude. Même après la phase aiguë, les patients ont continué à présenter des résultats moins bons que la population générale. Cela souligne la gravité et la persistance des effets des infections respiratoires aiguës à VRS.

Stanislava Bratković, co-auteure, a déclaré: «La vaccination s’est avérée très efficace pour prévenir les complications graves dues au VRS. Compte tenu du fardeau important des infections respiratoires aiguës à VRS mis en évidence par notre étude, il est essentiel de prioriser la vaccination des populations vulnérables afin de réduire les complications de santé et les coûts associés.»

Fonseca, M. J., Bratković, S., et al. (2025). Clinical and economic burden of respiratory
syncytial virus in adults with acute respiratory infections – a Danish nationwide cohort study.
Oral presentation. ESCMID Global 2025.

  1. Mayo Clinic. (2023). Respiratory syncytial virus (RSV): Symptoms and causes. https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/respiratory-syncytial-virus/symptoms-causes/syc-20353098
    ↩︎
  2. DeMartino, J. K., Lafeuille, M.-H., et al. (2023). Respiratory syncytial virus–related complications and healthcare costs among a Medicare-insured population in the United States. Open Forum Infectious Diseases, 10(5), ofad203. https://academic.oup.com/ofid/article/10/5/ofad203/7117427 ↩︎