C’est une première dans l’histoire de Swaps, avec cette 71e livraison, nous nous déplaçons vers la capitale bisontine en anticipation des troisièmes Journées nationales de la Fédération Addiction, qui se déroulent du 13 au 14 juin 2013, précisément à Besançon.
Grâce à la collaboration de Nathalie Latour, déléguée générale, et de Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, nous avons surfé sur le programme copieux de ces deux Journées et plus encore sur une thématique très « swapsienne » que celle retenue cette année pour les Journées nationales: «Allez vers… prévention, soins, réduction des risques : les nouvelles alliances».
Comme l’explique Jean-Pierre Couteron dans le texte éditorial qui ouvre ce dossier spécial «Aller vers» c’est avant tout accompagner une évolution attendue et souhaitable de la réponse aux addictions et spécialement dans le cadre restreint de la réduction des risques. Cet «Aller vers» peut ainsi se décliner dans le présent numéro:
«Aller vers» les usagers enfermés dans la précarité, qu’elle soit sociale ou psychique, voir à ce titre l’article de Martine Lacoste et Catherine Péquart sur le «Housing First» concernant les tentatives de réponses novatrices aux usagers souffrant de troubles psychiques; «Aller vers», c’est trouver d’autres réseaux ou suivis suite aux premiers soins et premiers actes thérapeutiques à la première consultation. On lira sur ce thème les deux articles concernant l’outreach* ainsi que l’historique d’Alexandre Marchant qui part de la naissance de l’outreach, entre offre de soins et enquête ethnographique, à la fin des années soixante aux États-Unis, à la confrontation actuelle de l’outil au cadre répressif de la loi de 1970.
Le programme de ces troisièmes Journées nationales et de ce numéro allie témoignages, prises de positions et échanges, dont on imagine qu’ils seront particulièrement denses à Besançon, tant il est difficile de faire sauter la dichotomie historique et caricaturale entre patients de l’addictologue et victimes de l’interdit pénal, malades ou délinquants, tant aussi les politiques de prises en charge des usagers de drogues doivent s’adapter à la fois aux nouveaux niveaux d’exigence de la réduction des risques, aux questions de réseaux, aux modifications des outils de communication et même d’obtention des produits avec les nouvelles drogues de synthèse et l’explosion d’Internet dans le paysage des drogues (on lira avec attention l’expérience de cyber-consultations et le projet e-addiction des Suisses). En tout état de cause, ces deux journées ne suffiront pas à épuiser la thématique du «Aller vers» et nous reviendrons sur celui-ci dans une prochaine parution de Swaps. D’ici là, ren- dez-vous à Besançon, ville sans doute choisie parce qu’à la fois « première ville verte de France » et aussi à cause de méandres que forment le Doubs, image métaphorique de la problématique abordée pendant ces deux journées.