Cet article a été publié dans le Swaps n°70 qui propose un dossier spécial consacré au « Crack ».
Deux sources sont exploitables à cette fin : le Recueil commun sur les addictions et les prises en charge (RECAP), dispositif d’information continu permettant d’étudier les caractéristiques des patients accueillis dans les Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa)1Palle C, Vaissade L. Premiers résultats de l’enquête RECAP. Les personnes prises en charge dans les CSST et les CCAA en 2005. Tendances 2007 ; 54 : 6 p ; et le décompte annuel des usagers actifs de drogues reçus dans des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues (Caarud)2Chalumeau M. Les Caarud en 2008. Analyse nationale des rapports d’activité ASA-Caarud. Saint-Denis : OFDT, 2010 : 22 p.. Le nombre total d’usagers de crackCrack Le crack est inscrit sur la liste des stupéfiants et est la dénomination que l'on donne à la forme base libre de la cocaïne. Par ailleurs, ce dernier terme est en fait trompeur, car le mot cocaïne désigne en réalité le chlorhydrate de cocaïne. L'origine du mot 'crack' provient du craquement sonore qu'il produit en chauffant. effectivement vus au travers de ces deux types de structures varie de 8500 à 11400 individus en 2008, selon le degré de recoupement considéré des deux sources (on estime à 340000 le nombre de consommateurs de cocaïne dans l’année [soit 0,9% des 18-64 ans d’après le Baromètre santé 2010]).
Cependant, les différences d’effectifs constatées entre ces sources laissent supposer l’existence d’une population échappant au décompte. La méthode dite « «capture-recapture » peut être utilisée pour cette estimation3Bishop YMM, Fienberg SE, Holland PW. Discrete multivariate analysis: theory and applications. New York : Springer, 2007 : 557 p.
Voir aussi : Pousset M. (Dir.) Cocaïne, données essentielles. Saint-Denis : OFDT, 2012 : 232 p.. Il s’agit d’une modélisation mathématique partant du constat de la présence ou de l’absence des usagers de drogues dans chacune des sources, analysant les recoupements entre sources et extrapolant la population cachée, celle qui n’est vue par aucune des sources. Cette méthode aboutit à une estimation comprise entre 15400 et 20000 individus, soit une prévalence de moins de 0,1‰ des 15 à 64 ans.
Les données anonymisées provenant de ces deux sources ne permettent pas d’avancer de résultats selon l’âge ou le sexe. Faute de collectes d’information fiables, ces estimations sont indisponibles pour les Antilles-Guyane, où l’usage de crack est pourtant répandu.