Les Français et la consommation d’alcool

La consommation d’alcool a baissé ces cinquante dernières années, selon Santé publique France en raison de la diminution de la part du vin. Les Français de 15 ans et plus boivent en moyenne 11,7 litres par habitant en 2017, mais le pays reste dans le peloton de tête en comparaison internationale, au 6e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.

Chiffres clés 2017

  • 23,6% des personnes de 18-75 ans dépassaient les repères de consommation en 2017
  • 41 000 décès attribuables à l’alcool par an, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes
  • 26% des 65-75 ans déclarent une consommation quotidienne d’alcool
  • 13,4% des 18-24 ans déclarent au moins 10 ivresses par an
  • 10% des 18-75 ans consomment à eux seuls 58% de l’alcool consommé
Prévalences régionales de la consommation quotidienne d’alcool chez les adultes de 18 à 75 ans (France métropolitaine : 2017, départements et régions d’outre-mer : 2014)
Prévalences régionales de la consommation quotidienne d’alcool chez les adultes de 18 à 75 ans
(France métropolitaine : 2017, départements et régions d’outre-mer : 2014)

Des inégalités régionales

Près de 10% des adultes consomment quotidiennement de l’alcool en moyenne nationale, mais la consommation d’alcool est moins fréquente en Île-de-France (7,1%), Normandie (7,9 %) et Pays de la Loire (8,1 %), ainsi que dans l’ensemble des DROM. Les régions Hauts-de-France (11,5%), Nouvelle-Aquitaine (12,3%) et Occitanie (12,6%) se distinguent par une consommation quoti- dienne d’alcool plus fréquente.

Chez les jeunes

Chez les 18-30 ans la consommation hebdomadaire s’élève à 32,5% pour la France métropolitaine et varie entre 23,2 % et 43,5 % suivant la région. Elle est significativement moindre dans les Hauts-de-France (23,2%) et plus élevée dans quatre régions: Bretagne (43,5%), Pays de Loire (40,7%), Martinique (47,7 %) et Guyane (43,4%).

Selon l’enquête Escapad menée par l’OFDT en 2017, une large majorité des adolescents (86,3%) se souviennent avoir déjà vu ou entendu une publicité pour une boisson alcoolisée, les trois quarts pouvant préciser de quel type d’alcool il s’agissait. Près de 30 % des jeunes disent voir des messages présentant de l’alcool sur Internet au moins une fois par semaine, un quart à travers un film, une vidéo ou un clip au moins une fois par semaine. Les autres espaces fréquemment identifiés sont la rue (24 %), les transports publics (19,9%) et les supermarchés (16,9%). Enfin, 16,1% des adolescents indiquent être confrontés chaque semaine à de la publicité pour l’alcool via les magazines et journaux et ils sont 11,8 % à citer la radio, 10,3 % les événements sportifs ou encore 6,7 % les jeux vidéo.

API ?

Le phénomène d’alcoolisation ponctuelle importante (API), qui consiste à boire 6 verres ou plus en une seule occasion, est observé comme croissant dans plusieurs régions, sans que SPF ne communique sur la corrélation avec l’âge: ainsi, en Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Île-de-France et Paca. Ce qui fait dire à SPF: «Même si les pays européens conservent des caractéristiques culturelles spécifiques, en termes de préférences de consommation comme de pratiques d’alcoolisation (un modèle latin d’usage régulier d’alcool opposé à un modèle nordique et anglo-saxon de consommations moins fréquentes mais plus importantes), les comportements tendent à s’uniformiser depuis quelques décennies en population générale comme parmi les adolescents. Ainsi, en France, on note une consommation régulière plus faible et une augmentation des consommations ponctuelles importantes».

Rappelons qu’en 2017, les messages de prévention ont évolué: le «un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts» a laissé place à «2 verres par jour maximum, et 10 verres par semaine».